jeudi 24 décembre 2015

Joyeuses Fêtes mais pas pour tout le monde ! Merci Milka !

Milka c'est la belle vache violette suisse, celle que l'on a envie de câliner tellement elle est jolie et gentille. Ca c'est le devant de la scène pour que le consommateur lambda court vite au supermarché acheter sa tablette et comme c'est Noël, son calendrier de l'avant et son Père Noël en chocolat. Derrière se cache une réalité moins rose dûe, en partie, à la présence d'huile et de graisse de palme dans les produits de la vache violette.

Milka appartient à l'un des géants de l'agro-alimentaire, le groupe américain Mondelez International (anciennement Kraft Foods), qui détient entre autres Belvita, Côte d'Or, Lu, Tuc, Oreo, Mikado, Cadbury. Mondelez International se fournit principalement en Indonésie et Malaisie mais aussi en Colombie, Mexique, Brésil et Afrique de l'Ouest. Ce groupe est très fier d'annoncer qu'il se fournit en quasi totalité depuis 2013 en huile de palme certifiée RSPO… GreenPalm ! Mais qu'est-ce que le certificat GreenPalm ? Il s'agit d'un des autres tours de passe-passe que la RSPO, les producteurs et les industriels ont trouvé pour berner le grand public ! Un produit estampillé GreenPalm ne veut pas dire qu’il contient de l’huile de palme “durable” (déjà là on fuit) mais que l’industriel a acheté des certificats vendus par un producteur d’huile de palme “durable”. Ces certificats sont mis sur une plateforme de vente (système de la Bourse) et il est impossible pour l’acheteur de connaitre la provenance de l’huile qu’il a contractée et la façon dont elle a été produite.
En 2014, Mondelez International était à 70% d'huile de palme tracée. Pour rappel, il existe 4 niveaux de traçabilité, la plus haute étant "Identity Preserved" qui n'est jamais ou alors à 0,01% atteinte par les producteurs de palmiers à huile. En regardant de plus près les certificats RSPO détenus par le géant américain, la certification RSPO obtenue est "Mass balance" qui signifie qu'une partie de l'huile de palme tracée est mélangée avec de l'huile de palme non tracée. Il s'agit du niveau juste au dessus du certificat GreenPalm.

L'objectif de Mondelez International est une traçabilité à 100% d'ici fin 2015. Sauf que cela veut dire tout et n'importe quoi comme nous venons de le voir. En attendant les forêts primaires et secondaires brûlent, la faune se meurt, les petits paysans sont chassés de leurs terres, les ouvriers exploités et Mondelez International engrange des bénéfices avec un chiffre d'affaire pour 2014 de 34 244 millions de dollars.






samedi 21 novembre 2015

L’huile de palme industrielle tue

L’huile de palme conventionnelle, durable et biologique.

Plantons tout de suite le décor. Il existe trois catégories d'huile de palme industrielle : conventionnelle, durable, biologique. Toutes sont utilisées par l'industrie agro-alimentaire et cosmétique et toutes proviennent de monocultures implantées dans divers pays tropicaux d'Asie du Sud-Est, d'Afrique et d'Amérique du Sud. La monoculture de façon conventionnelle est celle la plus utilisée de nos jours encore. Elle ne répond à aucun critère de qualité, autant environnemental que social. C'est le mode de production utilisé en Asie du Sud-Est et en Afrique.

A côté se développe la monoculture dite « durable », laquelle est régit par des recommandations formulées par la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil ou Table Ronde pour une Huile de Palme Durable). Cette institution a été créée en 2004 par le WWF (1), des multinationales (Unilever), des banques (Rabobank) et des producteurs MPOA Malaysian Palm Oil Association) dans le but d'encadrer les monocultures de palmiers à huile afin de rendre leur production "certifiée durable" : impact environnemental réduit, droits des travailleurs respectés et encadrés. Sur le papier, cette institution promettait du "tout beau tout propre" et même encore aujourd'hui, elle ne cesse de le clamer. Seulement, les désillusions et les mensonges n'ont fait que ternir l'image de la RSPO et démontrer son inutilité par son manque de fermeté et de contrôle.

Quelques chiffres permettent d'illustrer cet état de fait. Prenons la multinationale Unilever qui est un des membres fondateurs de la RSPO :

- 2010/11 Tonnes d'huile de palme utilisée : 1 300 000 Certifiée : 0
- 2011/12 Tonnes d'huile de palme utilisée : 1 300 000 Certifiée : 27 000 (2%)
- 2012/13 Tonnes d'huile de palme utilisée : 1 520 000 Certifiée : 46 330 (3% dont pourcentage important du label Greenpalm) (2)

Pour alimenter plus encore cette pitoyable constatation, Unilever a fait savoir qu'elle s'est engagée à se fournir à 100% en huile de palme certifiée d'ici 2020. En dix ans d'existence, cette société n'a recouru qu'à 3% d'huile de palme certifiée. Comment croire en ses promesses d'une totale certification en moins de 6 ans ?

Comment la RSPO peut-elle justifier la présence, parmi ses membres, des sociétés telles que Syngenta qui commercialise un herbicide le paraquat, puissant neurotoxique, interdit en Europe depuis 2007 et toujours utilisé à haute dose dans les palmeraies au mépris des travailleurs et de l’environnement ?

Pendant que les multinationales brandissent des promesses, des centaines d'hectares de forêt partent chaque jour en fumée sans le moindre remord. Que vaut la biodiversité face à des millions de dollars qui leur tendent les bras… S’intéressant à la “Perte de forêt vierge en Indonésie en 2010-2012″, l’étude de Belinda Margono estime que la déforestation s’accélère. L’Indonésie a perdu au cours de cette période plus de 6 millions d’hectares de forêt primaire, soit une surface comparable à l’Irlande (3). Cette déforestation n'est pas sans incidence sur la pollution de l'air et le réchauffement climatique. Les forêts sont coupées et ensuite brûlées pour faciliter la pousse, la culture sur brûlis donnant toujours de meilleurs résultats. En se consumant, les sols rejettent des quantités énormes de CO2, à fortiori s’il s’agit de terrains tourbeux. L’Indonésie se classe 3ème pays émetteur de CO2 au monde.

Il a bien été tenté, via le programme REDD+ (4) en 2010, de diminuer l'impact négatif sur l'environnement des émissions de CO2. Il en résulte un amer constat d’un non engagement du gouvernement indonésien. Notons aussi l’absence de transparence des 35 millions de dollars de transaction entre les deux parties censées aider à faire une réforme, avec paradoxalement dans les faits, durant les deux années qui ont suivi ce contrat, un taux de déforestation qui a doublé. A qui profite cette somme astronomique ?

L’huile de palme durable ? La déforestation en chiffres.

Pendant ce temps, la monoculture intensive de palmiers à huile continue à faire des victimes (4). Elle demande des milliers d’hectares imposant la destruction des forêts primaires et secondaires où la biodiversité est unique, riche de millions d’espèces animales et végétales. Ce sont des milieux très difficiles à recréer par la suite du fait de leur structure fragile et de la stérilité des terres provoquée par les cultures intensives de palmiers à huile et les pesticides utilisés.

Une question se pose : Comment obtenir alors ces milliers d’hectares ? Par l’accaparement des terres des petits paysans et des populations locales. Une fois les terres « accaparées », reste à couper et brûler la forêt qui dérange et à revendre le bois, très souvent de manière illégale ! Et quand la forêt disparaît, les animaux fuient, mais vers où ? La fragmentation des forêts génère autant de pénuries de nourriture que de rencontres malheureuses avec l’Homme en constante augmentation. Plus exposés, ils font face au braconnage : soit pour leur viande, soit davantage d’ailleurs pour récupérer les petits qui représentent une valeur monétaire certaine sur le marché du commerce illicite d’espèces menacées. Ces petits ne sont « récupérables » qu’une fois leur mère abattue. Les primates en paient un lourd tribu. L’orang-outan, espèce emblématique et seul grand primate d’Asie, n’abandonne jamais son petit : il faut tuer la mère pour récupérer sa progéniture bien accrochée par ses quatre membres à la fourrure rousse qui la protège. Il n’est pas rare que les braconniers sectionnent les doigts du petit pétrifié qui ne peut pas lâcher sa mère. Son calvaire ne fera que commencer avec toujours ces images en tête et pour le reste de sa vie bien misérable s’il n’est pas recueilli un jour par un centre de réhabilitation.

Pourquoi une telle horreur ? Parce que ces petits êtres sauvages sont particulièrement appréciés des petits paysans, hauts fonctionnaires et expatriés. Animal de compagnie, spécimen de collection exotique, commande d’un « zoo » ou « parc » peu scrupuleux : les raisons sont nombreuses pour expliquer leur braconnage. Il y a également un trafic avec les zoos et les centres de loisirs, surtout ceux situés en Asie. 

Les orangs-outans sont également tués lorsqu’ils pénètrent dans les palmeraies à la recherche de nourriture. On les appelle alors des « nuisibles » ! Poussés par la déforestation à chercher des sources d’alimentation, ils n’ont d’autre choix que de traverser les palmeraies, soit pour manger des noix de palme, soit encore pour tenter d’atteindre un autre fragment de forêt. Les orangs-outans ne sont pas les seuls animaux persécutés et en danger d’extinction. On trouve tigres et rhinocéros de Sumatra, éléphants, gibbons, nasiques, loris, ours malais et tant d’autres encore ! Les éléphants sont empoisonnés pour ne pas qu’ils détruisent les cultures, les gibbons trouvent le même sort que celui subit par les orangs-outans.

Durable ? Mais toujours à la conquête de nouvelles forêts tropicales. 

La culture massive de cette poule aux oeufs d'or qu'est l'huile de palme industrielle ne s'arrête bien entendu pas aux portes de l’Asie du Sud-Est. Ces monocultures ont été massivement reproduites sur tous les continents où subsiste un climat tropical. L'Afrique est le second continent le plus touché par cette fièvre rouge qui gangrène déjà plusieurs pays : Côte d'Ivoire, Libéria, Sierra Leone, Cameroun, Ghana, Ouganda, Congo. Les mêmes ravages sont constatés qu'en Asie du Sud-Est : déforestation, massacres de la faune sauvage (les chimpanzés par exemple subissent le même sort que leurs cousins orangs-outans), perte de la biodiversité, expropriation, ou encore travail sous payé dans des conditions de misère sociale intolérable. 

Au Cameroun, le militant écologiste Nasako Besingi comparaîtra cette année devant la justice de son pays. Son tort : s’opposer pacifiquement au projet de la société Herakles Farms qui souhaite convertir 20 000 hectares de forêts tropicales en cultures de palmiers à huile. Herakles Farms, filiale d’un fond spéculatif basé à New York, a décidé il y a quelques années d’investir dans l’huile de palme dans le sud-ouest du pays en justifiant l’éternel faux argument : enrichir le pays en voie de développement. Et pourtant les multinationales privent la population de terres cultivables. 

Une institution mondiale est censée protéger les orangs-outans et les autres Grands Singes. Elle se nomme GRASP (Partenariat pour la Survie des Grands Singes), a été fondée en 2002 et constitue une branche de l'Organisation Mondiale des Nations Unies. 

Jusqu'à présent, ce Partenariat s’en tenait à établir des stratégies de survie de ces grands primates tous en danger critique d'extinction via réunions sur réunions. Néanmoins, il vient de décider de passer à l'action le 19 novembre 2014 en annonçant officiellement lors d'un sommet à Kuala Lumpur sa collaboration avec la RSPO et en s'associant aux plus grandes multinationales pour faire la promotion des produits estampillés huile de palme soi-disant "durable" (6) et dont beaucoup ont un lien avec la firme Monsanto tristement célèbre inventrice de l'agent orange, Roundup et semences génétiquement modifiées. Ont-ils signé, là, l'arrêt de mort à l'état sauvage des grands singes ? La réponse n'est pas très optimiste malheureusement.

Le gouvernement français : complice et greenwashing. 

La France apparaît, aux yeux des producteurs malaisiens, comme une rebelle du "sans huile de palme". En effet, depuis quelques années apparaissent sur les étales des supermarchés de plus en plus de produits affichant fièrement la mention "sans huile de palme". Cette initiative n'est pas au goût de la Malaysian Palm Oil Association, qui recrute dans les rangs de nos politiques des alliés afin de grossir le lobbying déjà important sur notre sol. Résultat : Monsieur Jean-Marc Ayrault, alors ancien Premier Ministre rassure officiellement : "La France n'est pas contre l'huile de palme". 

Le discours officiel n’intègre malheureusement pas la vague de protestation véhiculée par nombre de consommateurs français et des sénateurs actuellement en croisade pour faire voter la Taxe Nutella. Bien entendu, l’ancien Premier Ministre français n’est pas de ceux là, il y a plus urgent à faire pour sécuriser les intérêts économiques de sociétés privées où les mots profit, actionnaires et dividendes prévalent sur le social, la santé et l'environnement. 

Contre cette saine et très française croisade anti-huile de palme, une autre de leurs alliés est Madame Catherine Procaccia (7) sénatrice UMP et "Présidente du groupe d'amitié interparlementaire France - Indonésie" qui en avril 2014 déclarait «Je pense qu’il faut sanctionner les distributeurs et les industriels qui surfent sur la vague du ‘sans huile de palme’ et qui en font un message publicitaire.» 

Si le gouvernement a pleinement conscience de la situation, il n’en demeure pas moins qu’il persiste ses manifestations de soutien aux industriels par la signature d’accords politiques et économiques, et ce, ouvertement et sous le nez des peuples malaisiens et français. 

Pour contrer la prise de conscience française du "sans huile de palme", la RSPO a créé une formidable parade : "l'Alliance Française pour une Huile de Palme Durable" (8) afin de réhabiliter cet oléagineux via une campagne de communication plutôt médiocre. Cette Alliance, comme la RSPO, est représentée par les plus grosses multinationales de l'agroalimentaire qui nous bombardent déjà depuis des décennies dans chacun de nos aliments et produits domestiques des tristement célèbres perturbateurs endocriniens (9). Pourquoi ? Pour augmenter leurs chiffres d'affaires qui était de 46,5 milliards d'euros en 2011 puis de 49,5 milliards en 2013 rien que pour l'un d'entre eux : Unilever (10). 

Comment ces pratiques et leurs auteurs pensent-ils nous faire croire à nous, simples citoyens et consommateurs, qu'ils se soucient de notre santé, de l'environnement qui est un bien mondial, du devenir des peuples autochtones dépendant directement des ressources naturelles ? 

Déjà en 2008, plus de 164 organismes (associations, collectifs, comités..) ont pris conscience de la vaste arnaque de la certification RSPO. Ils sont tous devenus signataires de la "Déclaration internationale contre la « Table Ronde pour une Huile de Palme Durable » (RSPO). En défense des Droits des l'Homme, de la souveraineté alimentaire, de la biodiversité et de la Justice Climatique (11).

L’huile de palme durable bientôt chez les occidentaux. 

D'autres organisations à la dénomination « trompeuse » participent à cette « dictature économique » très bien orchestrée par les lobbies : Le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé (FFAS) en fait partie. Il s’agit d’une structure privée composée d’industriels et de scientifiques qui a pour mission l’étude et la mise en valeur d’une alimentation source de plaisir et de santé. Ainsi, Le FFAS est juge et partie dans cet abus de position économique, et affirme sans surprise toutes les vertus de l’huile de palme. Tous les industriels appartenant à ce Fonds utilisent de l’huile de palme et ses dérivés dans la fabrication de leurs produits. Et lorsqu’un scientifique, le Docteur Jean-Michel Lecerf, travaillant à l’Institut Pasteur de Lille, co-écrit une note en faveur de l’huile de palme pour le FFAS, il y a de quoi douter. Surtout que dans la quasi totalité des articles apparaissant sur internet et traitant du sujet de l’huile de palme, la parole est donnée à ce fameux médecin. Tout cela semble bien étrange. 

Il est souvent aussi mis en avant que les populations indigènes des pays producteurs de palmiers à huile consomment cette huile quotidiennement et ne sont pas exposées à des problèmes de santé dus à cette consommation. On omet en revanche de préciser que ces populations n’ont absolument pas le même quotidien que celui des occidentaux. Pour bon nombre d’entre nous, la journée se résume au lever puis l’utilisation de la voiture pour se rendre sur notre lieu de travail, où un bureau nous attend (ou un poste de travail ne demandant pas des efforts physiques intenses) pour ensuite regagner notre domicile où les tâches ménagères sont simplifiées par le tout à portée de mains. Le sport est présent mais à faible dose. Les repas sont au nombre de trois minimum, riches, variés pour certains. A cela s’ajoute un éventuel grignotage entre les repas. Comparativement, la vie d’un Indonésien ou d’un Africain se résume à deux repas par jour voir un souvent composés de riz et de légumes. Le travail quotidien est très physique car il se passe au champ (avec nombres de kilomètres parcourus à pied pour s’y rendre) avec des outils manuels sous une forte chaleur humide… et les tâches ménagères ne sont pas de tout repos non plus ! Les graisses emmagasinées sont alors bien vite brûlées. 

Un autre paramètre est la qualité de l'huile de palme utilisée. Dans les pays producteurs, les populations l'utilisent brute, de couleur rouge et non celle incorporée dans les produits manufacturés qui est raffinée. Très riche en B-carotène et vitamine E à l'état brut, elle perd toutes ses qualités une fois raffinée, chauffée, se saturant en mauvaise graisse. D’après Jean-Michel Chardigny, chercheur au département de nutrition humaine à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), l’huile de palme raffinée contient des graisses saturées et notamment de grosses quantités d’acide palmitique (près de 60 %). Cette graisse est dite athérogène, c’est-à-dire qu’elle favorise les dépôts graisseux à l’intérieur des vaisseaux sanguins et accélère la dégénérescence de leur paroi interne. L’acide palmitique, avec l’acide laurique et myristique, fait partie des trois mauvaises graisses saturées reconnues comme dangereuses pour la santé humaine.

Plus durable que durable : le bio, au prix de la violence. 

Pour terminer le tour du monde de l'huile de palme durable, il y a celle qui apparaît comme anodine, saine, sous aucun soupçon : l'huile de palme certifiée durable et biologique. Provenant majoritairement de Colombie, en grattant un peu elle révèle des vérités fort peu reluisantes (12). Cependant derrière se cachent scandales, expropriations, accaparements des terres, déforestation et recours aux paramilitaires. L’essentiel de la production colombienne vient du groupe Daabon (13), qui se rapproche plus d’un empire mafieux que d’une simple entreprise lambda. Les membres de cette large famille ont également les pieds en politique ce qui facilite la main mise sur les terres. Ce groupe fournit un nombre très important de sociétés de la filière biologique : agro-alimentaire, cosmétique, en fin de compte les mêmes secteurs du commerce "conventionnel". Ces sociétés et boutiques vendant ces produits se vantent d'être éthiques par le mode de culture, les filières d'approvisionnement et de distribution. Cependant, utiliser cette huile de palme/palmiste (et dérivés) ne produit que l'effet inverse et fait apparaître les limites de l'éthique : le profit. Ces sociétés utilisent le même argumentaire déjà éprouvé par leurs homologues conventionnels en y ajoutant la sauce biologique qui effacerait par miracle tous les scandales s'y attenant. Le consomma'cteur n'est pas dupe de ces pratiques. Il se tourne vers des entreprises de la filière biologique qui ont fait le pari d'exclure l'huile de palme et qui y arrivent très bien ! 

A l’heure du « Greenwashing » tapageur des grandes multinationales, à grands coups de matraquage publicitaire à toutes les sauces aux concitoyens occidentaux, une sorte de nouvel accord vient de voir le jour et défend les nouvelles bonnes intentions des lobbies, un Accord de Partenariat Volontaire (APV) pour lutter contre le bois illégal datant du 30 septembre 2014 entre l’Indonésie et la France. 

Mais ce n’est pas tout : que penser de l’écolabel indonésien LEI (The Indonesian Ecolabelling Institute – crée en 2009) et partenaire du FSC (Forest Stewardship Council), garantissant soi-disant la culture durable, la traçabilité des bois coupés et exportés ? Doiton en conclure que celui-ci n’est pas efficace ? Que penser aussi de l’écolabel le TFT (crée en 1999) opérant également en ce moment même en Indonésie. Sont-ils tous efficaces ? Combien de labels et accords « écrans de fumée », vont être encore inventés ? Qui les finance ? Où va l’argent ?

Que choisir entre l’huile de palme conventionnelle, durable et biologique ? 

La vague VERTE a encore de belles années devant elle avec des chiffres d'affaires record, tout cela au prix d'une biodiversité perdue, d'animaux rayés de la planète, de populations chassées de leurs terres agrandissant encore et toujours les bidonvilles surpeuplés. Une remise en cause de nos actes de consommation est plus que jamais nécessaire. Et ce d’autant plus que manifestement, les gouvernements ont signé l’arrêt de mort de la biodiversité sur l’autel du profit. Le changement doit alors se faire sans eux, par le peuple, et pour le peuple. Nous ne serons jamais mieux servis que par nous-mêmes. 

Pour que ce massacre s’arrête, à notre échelle de citoyens consomma’cteurs, nous pouvons changer notre mode de consommation et nous tourner vers une alimentation plus saine composée de légumes et de fruits de saison près de chez nous : producteurs locaux, AMAP… 

En plus de faire marcher l’économie locale, nous savons d’où viennent les denrées et comment elles ont été cultivées. Rien de mieux pour se nourrir sainement ! En réciprocité, des voix s’élèvent arguant d’un quotidien surchargé empêchant de consacrer du temps à l’identification des produits sains et responsables (lire les étiquettes, préparer les repas). Pour répondre à cet argument une chose toute simple : penser à ce qu’il se passe du fait que le consommateur ne prend pas le temps de s’informer sur ses achats alimentaires, et pas seulement : désolation, massacres, déforestation. Nos gestes du quotidien, même d’apparence minimes, ont une répercussion décuplée à l’autre bout de la Terre surtout si nous sommes des millions à les faire. 

Laurence Duthu 
Présidente et Fondatrice de l’association L’Huile de Palme : NON !
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jeudi 19 novembre 2015

COP 21 : Il ne faut pas prendre de risque ?

Il ne faut pas prendre de risque ? Et pourtant "nos dirigeants" ont risqué notre sécurité à tous en intervenant en Syrie. Et ailleurs. Ils ont d'ailleurs risqué et perdu plus de 120 vies vendredi dernier. Ils risquent nos vies aussi et celles d'un nombre incalculables de personnes en vendant des armes, ils risquent nos vies à tous en laissant l'industrie agroalimentaire empoisonner la nourriture, l'industrie en général empoisonner l'air qu'on respire et l'eau qu'on boit, ils risquent nos vies en aggravant chaque jour le dérèglement climatique et l'érosion de la biodiversité. Mais, bien sûr, une manifestation dans Paris, pour le climat et la planète, trop risqué.


Le gouvernement interdit les marches pour le climat lors de la COP21, prévues le 29 novembre et le 12 décembre. Laurent Fabius a fait cette annonce mercredi. C'est une conséquence directe des attaques du 13 novembre à Paris.
On compte sur vous pour vous mobiliser quand même, pour venir marcher quand même, pour trouver un moyen de manifester! La désobéissance civique implique toujours un risque.
Vous pouvez également signer l'Appel pour le maintien des mobilisations citoyennes pour le maintien des mobilisations citoyennes pour le climat.



Source : Le Partage

mardi 17 novembre 2015

Conférence le 20 Novembre à Lyon

Dans le cadre du festival ALIMENTERRE, ce vendredi 17 novembre à Lyon est projeté le film "Palme : une huile qui fait tache". Cette projection sera suivie ensuite d'une échange autour de l'huile de palme avec comme invité Laurence Duthu, fondatrice et présidente de l'association L'Huile de Palme : NON !.
Amis lyonnais et des environs, venez nombreux afin de discuter de cette problématique et montrer notre indignation envers cette monoculture industrielle dévastatrice.


mercredi 11 novembre 2015

La COP21 au service de l'huile de palme industrielle, ou l'hypocrisie de Laurent Fabius

La ‪COP21‬, qui s'ouvre le 30 novembre à Paris, doit parvenir à un accord universel pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés. Une annonce hypocrite, pour Laurence Duthu, présidente de L'Huile de Palme : NON !, qui pointe les contradictions de l'événement.

Lire l'article de Laurence dans le Nouvel Obs.

Laurent Fabius et Fréderic Thil patron de ‪‎Ferrero‬ France.

mercredi 4 novembre 2015

Cameroun : un activiste lourdement condamné



Les villageois mobilisés, deviennent dangereux pour les intérêts de la multinationale Herakles Farm (Palmiers à huile).

M. Nasako Besingi, directeur  de l'ONG pour Lutte pour l'Economie de notre Environnement Futur (SEFE) a été condamné aujourd'hui par un tribunal de Mundemba dans la région Sud-Ouest du Cameroun. Nasako Besingi a été poursuivi pour diffamation envers la Société SGSOC et de deux ses anciens employés. Après plusieurs renvoies de ces derniers mois, le jugement a finalement été rendu le 3 Novembre 2015, et la sentence est lourde pour ce militant: une amende de 1 million de francs CFA (1500 euros),  soit 3 ans d'emprisonnement.
Il devra également verser des dommages-intérêts de 10 millions de francs CFA (15000 euros) pour les deux parties civiles et des coûts d'environ 200 000 francs CFA (300 euros). Nasako a 24 heures pour payer le montant de l'amende, sinon il sera emprisonné pendant 3 ans.

 Nasako Besingi

Joint par téléphone, Barrister Adolf Malle, avocat à Kumba, a dit qu'il a été surpris par la condamnation de son client et a déclaré qu'il ferait appel de la décision fondée sur des preuves les plus discutable.
En 2012, tout en servant de guide à une équipe de journalistes de la télévision pour un documentaire sur les conflits entre Herakles Farms Company (SGSOC) et les communautés de la subdivision Mundemba dans le Sud-Ouest du Cameroun, Nasako Besingi a été violemment attaqué par un groupe de personnes devant la présence de nombreux témoins. Il a ensuite écrit un rapport de l'agression, qui est maintenant utilisé comme diffamation. M. Nasako Besingi a été poursuivi et arrêté plusieurs fois depuis l'installation de la Farms Société Herakles (de SGSOC) dans la région Sud-Ouest, en raison de sa dénonciation des violations de la loi par cette société, qui a déjà commencé ses opérations (défrichement, l'ouverture de la route et de la création des pépinières pour les palmiers à huile) avant l'obtention d'un titre foncier juridique, qui constitue une violation de la loi de la terre camerounaise. L'opposition des communautés, pour contester la légalité de la présence de la société sur leur terre et qui, dans leur grande majorité, a condamné cette accaparement de leurs terres, et a conduit à de nombreux conflits avec Herakles. La condamnation de M. Nasako Besingi, qui suit une série d'autres procédures, suggère un désir d'intimider les militants de l'environnement, dans un contexte marqué par la multiplication des investissements dans des terrains et des ressources naturelles, qui empiètent fortement sur les terres du village.

Les villageois scandalisés par le vol de leurs terres

Pour Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l'environnement et le développement, "L'afflux massif des investisseurs dans l'exploitation des ressources naturelles et du territoire peut conduire à plus de conflits de cette nature, et il est important que l'administration et la justice dans notre pays soient préparés à gérer ces tensions. Le défaut de se conformer à la loi lors de l'installation SGSOC Société dans le Sud-Ouest a été la source de nombreux problèmes, et le gouvernement doit apprendre de cette expérience. "
Le Centre pour l'Environnement et le Développement (CED) et ses partenaires regrettent cette phrase, qui envoie un signal inquiétant pour les communautés qui défendent leurs terres et des ressources face aux business des entreprises multinationales.

«Cette affaire nous montre l'importance des politiques de gestion des ressources naturelles qui devraient inclure une meilleure protection des Droits de l'Homme et de tenir compte des droits coutumiers des communautés", a déclaré Apollin Koagne, coordonnateur, du projet «Verdir le respect des Droits Humains dans le Bassin du Congo». Tout en affirmant sa confiance en la justice du Cameroun, CED et ses partenaires souhaitent que M. Nasako Besingui devrait être accordé un appel à son droit à un procès équitable.


For more informations, contact :
Mireille Tchiako 
Communication Officer Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) 
Tél : +237 67012 7324 
E-mail : mtchiako@cedccameroun.org 
www.cedcameroun.org
Facebook : ONGCED 
Twitter : @CED_Cameroun 

De "Press Release" An environmentalist heavily sentenced in Cameroon Traduction OlgaO 

samedi 10 octobre 2015

Catastrophe écologique et sociale mondiale

Les incendies de forêts et de tourbières sont cataclysmiques déclenchant une catastrophe écologique et sociale mondiale. Ils font en ce moment rage à travers l'une des dernières grandes régions sauvages du monde. Les mots sont enfin prononcés par la presse internationale à défaut de les entendre de la bouche de nos dirigeants.

Tourbes et forêts en feux
Un des derniers grands bastions d'orang-outans, déjà en voie de disparition, est en flammes à cause de l'utilisation des feux pour régler des litiges fonciers amer. Au cours du dernier mois, 9,735 incendies ont été allumés dans les forêts et les tourbières à travers Sumatra et Bornéo, détruisant les repaires sauvages précieux et en envoyant un épais nuage mortel (aussi appelé smog) sur toute la région.Jusqu'à 75.000 personnes souffrent dans le smog étouffant et les espèces déjà rares, sont menacées d'être définitivement anéantis.

Des particules mortelles suspendues dans l'air provoquent des infections des voies respiratoires et la brume est maintenant si grave qu'elle est à l'origine d'annulations des vols ainsi que de la fermeture des écoles et des entreprises. L'économie de l'Indonésie fait face à des milliards de dollars perdus et son patrimoine naturel inestimable disparaît car les humains utilisent le feu comme une arme (moyen pas cher mais très efficace) pour défricher des terres et régler les différends fonciers.

Les incendies font rage à travers la dernière grande région sauvage de l'Indonésie
Cette incontournable pollution au-dessus de la péninsule indo-malaise attise également les tensions politiques internationales. Le gouvernement a donc déployé des équipes "anti-incendie" appuyées par des avions spécialistes en technologie de l'ensemencement des nuages pour produire la pluie, et la police arrête les sociétés responsables de ces incendies criminels.

Le "UK-based Orangutan Tropical Peatland Project" (OuTrop) dit que les grandes sociétés d'huile de palme et des plantations de palmiers à huile sont en grande partie responsable de cette catastrophe, certaines études récentes montrent que la plupart des incendies se produisent en dehors des plantations, indiquant les petits et grands exploitants contribuent à la crise.

El Niño attise les feux et il est à craindre que le cycle actuel est prévu pour durer jusqu'au printemps prochain, ce qui pourrait correspondre aux ravages de l'hiver de 1997-98.

La Professeur Susan Page, géographe à l'Université de Leicester et dirigeant les principaux experts sur les tourbières d'Indonésie, a déclaré: «Ironiquement, les tourbières intactes sont en fait très résistantes aux feux, car elles sont protégées par une importante nappe phréatique . Le problème se pose lorsque les tourbières sont destinées pour l'agriculture. Elles sont drainées et le bois est exploité.

"La tourbe sèche s'enflamme très facilement et peut brûler pendant des jours ou des semaines, elle se consume même en souterrain et peut ré-émerger loin de la source initiale. Cela les rend incroyablement difficile à éteindre. Ces feux "couvants" produisent des niveaux élevés de gaz nocifs et sont chargé de grosses particules".

Une mère et son enfant devant une école qui est fermée en raison d'incendies de forêts à Benua Kayong
Dr Mark Harrison, directeur d’OuTrop, a déclaré : «Les forêts de tourbières tropicales sont l'un des écosystèmes les plus importants du monde. Elles sont la maison d’une grande partie de la faune sauvage mondiale menacée, incluant l’orang-outan, le gibbon du sud Bornéo et la panthère nébuleuse. Les forêts de tourbe d'Indonésie contiennent de vastes quantités de carbone - 57 milliards de tonnes d'équivalent à 25 pour cent du carbone stocké dans les forêts tropicales du monde et ainsi joue un rôle clé dans la prévention envers la hausse dangereuse de la température mondiale.

Les tourbières intactes aident aussi à prévenir les inondations et les incendies, en plus de fournir du poisson à manger et d'autres avantages importants pour les populations locales.

Un enquêteur de Greenpeace prends les coordonnées GPS des points de combustion dans ce qu'il reste de l'habitat des orangs-outans
Le principal site de recherche d’OuTrop est dans la forêt Sabangau, partie indonésienne de Bornéo, est une tourbière qui abrite la plus grande population d'orangs-outans du monde.

Le feux ici, non seulement brûle la végétation en surface, mais aussi le sol de tourbe qui a demandé des milliers d'années pour se former. Le feu est la plus grande menace pour les orangs-outans de Sabangau et de nombreuses autres espèces qui appellent cette forêt leur maison.

"Les efforts pour arrêter les incendies sont intensifiées, mais sont actuellement insuffisants pour faire face à l'ampleur du problème. Arrêter les incendies exige à la fois une urgence sur le terrain pendant les périodes de sécheresse et, à plus long terme, la construction de canaux dans les tourbières pour prévenir les incendies futurs. Toute nouvelle construction de canaux et de tourbières de drainage doit être évitée. "

Pour le professeur Page, jusqu'à ce qu'il y ait un soutien financier et politique adéquate pour réaliser cet objectif "le problème des incendies continuera de réapparaître en Indonésie à chaque fois que des conditions sèches prévalent, et la faune sauvage, le climat et les gens continueront de souffrir".
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D'après Express.co.uk traduction Laurence Duthu, OlgaO

jeudi 8 octobre 2015

Un homme d'affaire à l'origine de feux de forêts


La police indonésienne a publié une liste de 240 personnes soupçonnées d'avoir mis le feu aux forêts et des terres, provoquant cette catastrophe de "brume épaisse" (appelé smog) dans les régions de Sumatra et Kalimantan, rapporte Vietnam News Agences (VNA).

Le Chef Général de la police indonésienne, Badrodin Haïti dit que la police a arrêté un homme d'affaires impliqué dans le secteur de l'huile de palme qui était le "cerveau" derrière l'allumage des feux de forêt en Indonésie.
La police va poursuivre les enquêtes sur ce cas afin de mettre en lumière d'autres criminels impliqués dans les incendies de masse, a t-il ajouté.
Badrodine a déclaré que la catastrophe a conduit à une situation critique avec un large impact sur la santé, la société et l'économie à Sumatra et Kalimantan.
La police a également publié des lignes directrices pour les populations locales et les entreprises pour les aider à éviter toutes activités  dans les champs et les forêts qui pourraient conduire à des incendies de forêts.

En outre, le gouvernement indonésien propose une sorte "d'assurance-vie" pour environ 1,2 millions de personnes qui ont été touchées par la brume résultant des incendies de forêt.
En conséquence, chaque détenteur de la carte de l'aide sociale recevront une aide en espèce de 900 000 roupies. (54 euros).
Selon l' Agence Nationale de la Mitigation des Catastrophes de l'Indonésie, autour de 25,6 millions d'Indonésiens ont été directement exposés à la brume et des milliers de personnes souffrent d'infections des voies respiratoires à cause de celle-ci.

Selon la VNA mardi, le satellite Terra de la NASA Aqua détecté 1.820 points chauds d'incendies sur les terres de Sumatra et les îles de Kalimantan. Voir la vidéo de feux de tourbe prises à l'aide de drones.
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The Rakyat Post traduction OlgaO

lundi 5 octobre 2015

NASA : les images et explications des feux en Indonésie

Image de la Nasa, de la journée du 24 septembre 2015
Image de la Nasa, de la journée du 24 septembre 2015
Les incendies en Indonésie ne sont pas comme la plupart des autres feux. Ils sont extrêmement difficiles à éteindre. Ils couvent sous la surface pendant de longues périodes, souvent pendant des mois. Habituellement, les pompiers y mettent fin avec l'aide des averses au cours de la saison des pluies libérant beaucoup plus de fumées et donc d'une importante pollution que la plupart des autres types de feux.

La cause profonde est le fait que de grands gisements de tourbes brûlent, (mélange de matière végétale partiellement décomposée formée dans les zones humides). Ils bordent toutes les côtes de Bornéo et de Sumatra. Les feux de tourbes commencent à brûler en Indonésie chaque année parce que les agriculteurs pratique la culture sur brûlis," une technique qui consiste à brûler la forêt tropicale pour dégager la voie pour les cultures ou mettre les animaux au pâturage (pratique grandement utilisée au Brésil). En Indonésie, l'intention est plus souvent de faire de la place pour les nouvelles plantations de palmiers à huile et de la pâte d'acacia.

"La plupart des combustions démarre au ralenti, sur les tourbières déjà défrichées et viennent continuer à "vivre" sous terre, dans une source inépuisable de carburant pour les feux", a expliqué David Gaveau du Centre pour la Recherche Forestière Internationale.

Comme on le voit sur cette image du 24 Septembre à partir du spectroradiomètre "imageur à résolution modérée" (MODIS) du satellite Terra de la NASA, 2015 ne fait pas exception. Les sortes de cercles rouges indiquent les points chauds où le capteur a détecté des températures de surface anormalement chaudes associées donc aux feux. Une épaisse fumée grise plane sur les deux îles et a déclenché des alertes de qualité de l'air et des avertissements de santé en Indonésie et des pays voisins. La visibilité a chuté.

Les scientifiques de surveillance des incendies craignent que le problème empire avant de retrouver une situation meilleur. Ils constatent que l'effet El Niño, comme celui actuellement dans le Pacifique, va allonger la saison sèche et réduire la quantité des précipitations. Lors d'un fort El Niño en 1997, le manque de pluie a "permis" aux feux hors de contrôle de brûler des grandes surfaces, libérant des niveaux records de pollution de l'air et d'effets de serre.

"Nous sommes sur une trajectoire similaire à d'autres mauvaises années", a déclaré Robert Champ, un scientifique de l'Université Columbia sur la base de l'Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales. " Les conditions de Singapour et le Sud-Est de Sumatra sont suivi de près depuis 199, avec quelques stations ayant une visibilité inférieure à 1 km (0,6 miles) en moyenne pour une semaine. A Kalimantan, il y a eu des rapports de visibilité inférieure à 50 mètres (165 pieds) ".

Les données "Aérosol de profondeur optique" (recueillies par MODIS) présentent des niveaux de particules similaires au pic de 2006, année du dernier événement majeur de brûlure. Cette fois, cependant, ces niveaux élevés se produisent plusieurs semaines plus tôt. "Si les prévisions de la durée de la saison sèche sont plus longues", a déclaré le terrain, "cela suggère que 2015 se classe parmi les événements les plus graves jamais enregistrées."

Le scientifique Guido van der Werf de Vrije Universiteit d'Amsterdam a suivi le nombre et la taille des feux indonésiens avec MODIS. "Il y a des feux de plus en plus importants cette année. Nous sommes sur un niveau largement au-dessus de toute autre année depuis 2001, date à laquelle les observations MODIS sont devenus disponibles ", dit Field. "Et nous ne sommes qu'à mi-chemin de la saison des incendies."

Avec ses collègues de la NASA et de l'Université de Californie, Irvine, van der Werf ont développé une technique pour estimer la quantité de traces de gaz et de particules en suspension qu'émettent les incendies-beaucoup d'entre eux sont polluants- et cela basés sur des observations par satellite des incendies et du couvert végétal. Le projet, connu sous le nom de Global Fire Emissions Database (GFED), "Base de Données Mondiale des Emissions des Incendies", produit des estimations régionales et mondiales d'émissions de feu basée sur des données de 1997 à nos jours.

Selon l'analyse du GFED, la période des feux de 2015 en Indonésie, ont relâché dans l'atmosphère l'équivalant d'environ 600 millions de tonnes au 22 Septembre, un chiffre qui rivalise avec le total annuel de dioxyde de carbone émis par un pays comme l'Allemagne. Les feux ne sont pas terminés pour l'année 2015.
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Eearth Observatory NASA traduction OlgaO

jeudi 24 septembre 2015

Manifestants indonésiens face à l'inaction du gouvernement

Mardi 22 septembre, des protestations se déroulaient dans Palangka Raya, Kalimantan Centre, où les résidents et les activistes se mobilisaient contre l'inaction du gouvernement indonésien dans la lutte contre les incendies de forêts qu'ils subissent en ce moment même.
L'Asie du Sud souffre depuis des années du smog (brume brunâtre et épaisse) à chaque saison sèche, causé par des pratiques d'agriculture sur brûlis sur les îles de Sumatra et Kalimantan, et plus précisément par les pratiques "extrêmes" des compagnies de production d'huile de palme. Ils rasent puis brûlent les forêts et les tourbières pour faire place à de vastes plantations de monocultures de palmiers à huile.

Les manifestants à Pangkalan Raya, à Kalimantan Centre (Photo: Kane Cunico)
Près de 150 manifestants, dont des étudiants et des activistes d'organisations non-gouvernementales, ont organisé une manifestation au bureau du Gouverneur de Kalimantan Centre dénonçant l'inaction du gouvernement contre les incendies de forêts et de tourbières, ce qui a conduit à une épaisse brume "smog" qui recouvre l'Indonésie, la Malaisie et Singapour

"Le gouvernement ne prend pas des mesures sérieuses pour résoudre la catastrophe des incendies", a déclaré Ali Wardana, l'un des leaders de la contestation. Il rajoute : "Kalimantan Centre est dans un état d'urgence, et les gens souffrent de maladies respiratoires, nous voulons que le gouvernement débloque un plan spécial "catastrophe" avec des équipes humanitaires pour être préparés à l'avance et ainsi de mieux protéger la santé des gens. Et nous voulons des sanctions contre ceux qui brûlent la terre pour le profit "

Regarder la vidéo

Les manifestants devant le bureau du Gouverneur sont des étudiants et des activiste de 10 ONG, dont Save Our Bornéo et Walhi, et un groupe de défense de l'environnement indonésien.

Face à une vingtaine d'agents de sécurité gardant la porte d'entrée du bureau du Gouverneur, les manifestants ont menacé de pénétrer dans l'enceinte, si le gouverneur par intérim ne vient pas les rencontrer. Quelques-uns ont ensuite été autorisés à pénétrer dans les locaux.


Certains parmi les manifestants ont dit à Channel News Asia, qu'ils veulent que le Gouvernement Centre fasse davantage pour résoudre le problème. Le gouvernement actuel de Joko Widodo n'est pas réactif.
Mme Umi Mastika, membre du parlement de la ville de Palangka Raya, a déclaré que le gouvernement local n'a pas la capacité de faire face à ces problèmes.
Regarder la vidéo

Suite à sa rencontre avec le Gouverneur, Aryo Nugroho, travaillant pour le groupe environnemental WALHI dit que Hadi Prabowo (le Gouverneur) a signifié qu 'il a beaucoup de questions et de dossiers à traiter et que son travail ne peut pas s'arrêter juste pour rencontrer les manifestants".

Toutefois, M. Nugroho, a déclaré que les manifestants ont laissé une liste de requêtes pour le Gouverneur, incluant la pleine responsabilité de l'État dans la gestion de cette crise sanitaire et environnementale et demande d'arrêter de donner des licences pour les compagnies responsables des feux de forêts et de tourbières.


Une fois que les manifestants ont quitté la porte d'entrée du gouverneur qu'ils occupaient, ils se sont postés à l'un des ronds-points de Palangka Raya à Taman Pemuda pour distribuer des masques "clinique" pour les automobilistes, motards, cyclistes, piétons. Un manifestant dit : "Personne ne nous dit quoi utiliser et les masques sont trop chers pour nous, ici les gens sont pauvres." 
Pourtant beaucoup d'entre eux sinon tous les manifestants ont dit à Channel News Asia, qu'ils constatent que ces masques sont inefficaces face à de telles conditions atmosphériques. 


D'après Channel New Asia, traduction OlgaO. 

mercredi 23 septembre 2015

L'Indonésie part en fumée pour l'huile de palme

JAKARTA: l'Indonésie prendra 30 jours pour soit-disant contrôler les feux de forêts et de tourbières, déclare l'Agence Nationale de Gestion des Catastrophes, ce vendredi dernier. Le smog ( brume brunâtre épaisse) provenant des incendies pousse la pollution à des niveaux records. La région souffre depuis des années des smogs causés par la pratiques de brûlis dans les îles de l'Indonésie Sumatra et de Kalimantan, mais le gouvernement a échoué à résoudre le problème.

"Nous nous attendons à certaines conséquences car avec la brume il y a l'effet El Nino qui se fera sentir jusqu'à la fin de Novembre, mais nous visons à mettre fin à la majorité des incendies vers la mi-Octobre", a déclaré le porte-parole de l'agence Reuters Sutopo Nugroho. L'Indonésie fait face à la critique des voisins et des groupes "verts" pour son cruel manque d'actions pour empêcher les incendies, qui causent des millions de dollars de dommages pour la santé et l'environnement chaque année.


Cette semaine, l'Indonésie a déclaré qu'elle enquêtait sur environ 100 entreprises, y compris une société malaisienne le nom n'a pas été partagé). Cette vague de répression a pour but lutter contre le smog qui est aggravée par la longue saison sèche. La saison des pluies commence habituellement en Novembre. La semaine prochaine, les autorités devront nommer plusieurs sociétés susceptibles de faire face à des sanctions pour la mise à feu de forêts et tourbières, y compris un éventuel retrait des licences, déclare vendredi dernier, Siti Nurbaya Bakar, le Ministre de l'Environnement et de la Forêt de l'Indonésie. 

La Malaisie a annoncé vendredi des plans d'évacuations pour 173 de ses citoyens "durement touchés par le smog qui entoure la province de Riau"  capitale provinciale de Pekanbaru, en utilisant deux avions C-130 Hercules.

Les sociétés de plantations intensives, dont certaines sont enregistrées à Singapour, et les petits agriculteurs sont souvent blâmés pour l'utilisation de pratiques sur brûlis afin défricher les terres pour l'huile de palme et l'agriculture vivrière. Or ce phénomène s'étant accentué ces dernières années, prouve que les premiers responsables de cette énorme pollution sont les compagnies de production d'huile de palme. Il est utile de rappeler que l'Indonésie est devenu le premier émetteur en CO2 et que ce pays a dépassé le Brésil en terme de taux de déforestation. Tristes records. 
Le smog réduisant la visibilité

La loi indonésienne permet aux petits exploitants de brûlis jusqu'à 2 hectares (5 acres) de terres, selon l'agence de gestion des catastrophes, et ajoute que la politique est mal utilisé. Ironie du sort, Asia Pulp & Paper (APP), l'une des plus grandes entreprises de pâtes et papiers dans le monde, dit qu'il lutte en ce moment même contre les incendies sur ses grandes concession de cultures intensives et que des milliers d'hectares de plantations ont été détruits.

"Nous voyons juste la pointe de l'iceberg ici. El Nino durera jusqu'à mars l'année prochaine," déclare Aida Greenbury, Directeur Général de la Durabilité à l'APP.

L'Indonésie a déployé près de 3.000 soldats et 24 avions pour aider à combattre les incendies. Bakar, le Ministre, a dit une demande d'assistance de Singapour a été rejetée...


L'Indonésie envoie des troupes de soldats pour combattre les incendies.



D'après Channel News Asia, traduction OlgaO

mardi 22 septembre 2015

Guatemala : un activiste opposant à l'huile de palme abattu

Un travailleur charge un camion au milieu d'une immense plantation de palmiers à huile dans le Petén , dans le nord du Guatemala . Larry Luxner / Le Tico Times

Le leader indigène, opposant à la production d'huile de palme au Guatemala a été tué vendredi dernier devant un tribunal qui a ordonné un jour plus tôt la fermeture d'une usine contre laquelle il avait mené des protestations. «Nous déplorons l'assassinat de l'activiste Rigoberto Lima Choc ", déclare un porte-parole de l'Union Nationale du parti Espoir (UNE ) à l'AFP.

Rigoberto Lima Choc

#JusticiaYa  #JusticeMaintenant 
La victime, 28 ans, a été abattue devant un tribunal local à Sayaxche, à environ 500 kilomètres au nord de la capitale, par deux hommes en moto. Rigoberto  était un enseignant et conseiller municipal de l'UNE de la ville de Sayaxche. Son assassinat intervient un jour après que le tribunal a ordonné la fermeture pour six mois d'une entreprise accusée de polluer une rivière locale avec des pesticides. Les pesticides ont été utilisés pour les plantations des palmiers à huile et ont affectés des milliers de personnes dans la région. 

L'ONU a décrit la situation comme une " catastrophe écologique " qui a aussi causé la mort de milliers de poissons. 

Au début de Juin 2015, Rigoberto Lima Choc dirigeait un groupe de citoyens dénonçant alors les pratiques dévastatrices de l'usine .


Du journal Tico Times, traduction OlgaO