samedi 10 octobre 2015

Catastrophe écologique et sociale mondiale

Les incendies de forêts et de tourbières sont cataclysmiques déclenchant une catastrophe écologique et sociale mondiale. Ils font en ce moment rage à travers l'une des dernières grandes régions sauvages du monde. Les mots sont enfin prononcés par la presse internationale à défaut de les entendre de la bouche de nos dirigeants.

Tourbes et forêts en feux
Un des derniers grands bastions d'orang-outans, déjà en voie de disparition, est en flammes à cause de l'utilisation des feux pour régler des litiges fonciers amer. Au cours du dernier mois, 9,735 incendies ont été allumés dans les forêts et les tourbières à travers Sumatra et Bornéo, détruisant les repaires sauvages précieux et en envoyant un épais nuage mortel (aussi appelé smog) sur toute la région.Jusqu'à 75.000 personnes souffrent dans le smog étouffant et les espèces déjà rares, sont menacées d'être définitivement anéantis.

Des particules mortelles suspendues dans l'air provoquent des infections des voies respiratoires et la brume est maintenant si grave qu'elle est à l'origine d'annulations des vols ainsi que de la fermeture des écoles et des entreprises. L'économie de l'Indonésie fait face à des milliards de dollars perdus et son patrimoine naturel inestimable disparaît car les humains utilisent le feu comme une arme (moyen pas cher mais très efficace) pour défricher des terres et régler les différends fonciers.

Les incendies font rage à travers la dernière grande région sauvage de l'Indonésie
Cette incontournable pollution au-dessus de la péninsule indo-malaise attise également les tensions politiques internationales. Le gouvernement a donc déployé des équipes "anti-incendie" appuyées par des avions spécialistes en technologie de l'ensemencement des nuages pour produire la pluie, et la police arrête les sociétés responsables de ces incendies criminels.

Le "UK-based Orangutan Tropical Peatland Project" (OuTrop) dit que les grandes sociétés d'huile de palme et des plantations de palmiers à huile sont en grande partie responsable de cette catastrophe, certaines études récentes montrent que la plupart des incendies se produisent en dehors des plantations, indiquant les petits et grands exploitants contribuent à la crise.

El Niño attise les feux et il est à craindre que le cycle actuel est prévu pour durer jusqu'au printemps prochain, ce qui pourrait correspondre aux ravages de l'hiver de 1997-98.

La Professeur Susan Page, géographe à l'Université de Leicester et dirigeant les principaux experts sur les tourbières d'Indonésie, a déclaré: «Ironiquement, les tourbières intactes sont en fait très résistantes aux feux, car elles sont protégées par une importante nappe phréatique . Le problème se pose lorsque les tourbières sont destinées pour l'agriculture. Elles sont drainées et le bois est exploité.

"La tourbe sèche s'enflamme très facilement et peut brûler pendant des jours ou des semaines, elle se consume même en souterrain et peut ré-émerger loin de la source initiale. Cela les rend incroyablement difficile à éteindre. Ces feux "couvants" produisent des niveaux élevés de gaz nocifs et sont chargé de grosses particules".

Une mère et son enfant devant une école qui est fermée en raison d'incendies de forêts à Benua Kayong
Dr Mark Harrison, directeur d’OuTrop, a déclaré : «Les forêts de tourbières tropicales sont l'un des écosystèmes les plus importants du monde. Elles sont la maison d’une grande partie de la faune sauvage mondiale menacée, incluant l’orang-outan, le gibbon du sud Bornéo et la panthère nébuleuse. Les forêts de tourbe d'Indonésie contiennent de vastes quantités de carbone - 57 milliards de tonnes d'équivalent à 25 pour cent du carbone stocké dans les forêts tropicales du monde et ainsi joue un rôle clé dans la prévention envers la hausse dangereuse de la température mondiale.

Les tourbières intactes aident aussi à prévenir les inondations et les incendies, en plus de fournir du poisson à manger et d'autres avantages importants pour les populations locales.

Un enquêteur de Greenpeace prends les coordonnées GPS des points de combustion dans ce qu'il reste de l'habitat des orangs-outans
Le principal site de recherche d’OuTrop est dans la forêt Sabangau, partie indonésienne de Bornéo, est une tourbière qui abrite la plus grande population d'orangs-outans du monde.

Le feux ici, non seulement brûle la végétation en surface, mais aussi le sol de tourbe qui a demandé des milliers d'années pour se former. Le feu est la plus grande menace pour les orangs-outans de Sabangau et de nombreuses autres espèces qui appellent cette forêt leur maison.

"Les efforts pour arrêter les incendies sont intensifiées, mais sont actuellement insuffisants pour faire face à l'ampleur du problème. Arrêter les incendies exige à la fois une urgence sur le terrain pendant les périodes de sécheresse et, à plus long terme, la construction de canaux dans les tourbières pour prévenir les incendies futurs. Toute nouvelle construction de canaux et de tourbières de drainage doit être évitée. "

Pour le professeur Page, jusqu'à ce qu'il y ait un soutien financier et politique adéquate pour réaliser cet objectif "le problème des incendies continuera de réapparaître en Indonésie à chaque fois que des conditions sèches prévalent, et la faune sauvage, le climat et les gens continueront de souffrir".
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D'après Express.co.uk traduction Laurence Duthu, OlgaO

jeudi 8 octobre 2015

Un homme d'affaire à l'origine de feux de forêts


La police indonésienne a publié une liste de 240 personnes soupçonnées d'avoir mis le feu aux forêts et des terres, provoquant cette catastrophe de "brume épaisse" (appelé smog) dans les régions de Sumatra et Kalimantan, rapporte Vietnam News Agences (VNA).

Le Chef Général de la police indonésienne, Badrodin Haïti dit que la police a arrêté un homme d'affaires impliqué dans le secteur de l'huile de palme qui était le "cerveau" derrière l'allumage des feux de forêt en Indonésie.
La police va poursuivre les enquêtes sur ce cas afin de mettre en lumière d'autres criminels impliqués dans les incendies de masse, a t-il ajouté.
Badrodine a déclaré que la catastrophe a conduit à une situation critique avec un large impact sur la santé, la société et l'économie à Sumatra et Kalimantan.
La police a également publié des lignes directrices pour les populations locales et les entreprises pour les aider à éviter toutes activités  dans les champs et les forêts qui pourraient conduire à des incendies de forêts.

En outre, le gouvernement indonésien propose une sorte "d'assurance-vie" pour environ 1,2 millions de personnes qui ont été touchées par la brume résultant des incendies de forêt.
En conséquence, chaque détenteur de la carte de l'aide sociale recevront une aide en espèce de 900 000 roupies. (54 euros).
Selon l' Agence Nationale de la Mitigation des Catastrophes de l'Indonésie, autour de 25,6 millions d'Indonésiens ont été directement exposés à la brume et des milliers de personnes souffrent d'infections des voies respiratoires à cause de celle-ci.

Selon la VNA mardi, le satellite Terra de la NASA Aqua détecté 1.820 points chauds d'incendies sur les terres de Sumatra et les îles de Kalimantan. Voir la vidéo de feux de tourbe prises à l'aide de drones.
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The Rakyat Post traduction OlgaO

lundi 5 octobre 2015

NASA : les images et explications des feux en Indonésie

Image de la Nasa, de la journée du 24 septembre 2015
Image de la Nasa, de la journée du 24 septembre 2015
Les incendies en Indonésie ne sont pas comme la plupart des autres feux. Ils sont extrêmement difficiles à éteindre. Ils couvent sous la surface pendant de longues périodes, souvent pendant des mois. Habituellement, les pompiers y mettent fin avec l'aide des averses au cours de la saison des pluies libérant beaucoup plus de fumées et donc d'une importante pollution que la plupart des autres types de feux.

La cause profonde est le fait que de grands gisements de tourbes brûlent, (mélange de matière végétale partiellement décomposée formée dans les zones humides). Ils bordent toutes les côtes de Bornéo et de Sumatra. Les feux de tourbes commencent à brûler en Indonésie chaque année parce que les agriculteurs pratique la culture sur brûlis," une technique qui consiste à brûler la forêt tropicale pour dégager la voie pour les cultures ou mettre les animaux au pâturage (pratique grandement utilisée au Brésil). En Indonésie, l'intention est plus souvent de faire de la place pour les nouvelles plantations de palmiers à huile et de la pâte d'acacia.

"La plupart des combustions démarre au ralenti, sur les tourbières déjà défrichées et viennent continuer à "vivre" sous terre, dans une source inépuisable de carburant pour les feux", a expliqué David Gaveau du Centre pour la Recherche Forestière Internationale.

Comme on le voit sur cette image du 24 Septembre à partir du spectroradiomètre "imageur à résolution modérée" (MODIS) du satellite Terra de la NASA, 2015 ne fait pas exception. Les sortes de cercles rouges indiquent les points chauds où le capteur a détecté des températures de surface anormalement chaudes associées donc aux feux. Une épaisse fumée grise plane sur les deux îles et a déclenché des alertes de qualité de l'air et des avertissements de santé en Indonésie et des pays voisins. La visibilité a chuté.

Les scientifiques de surveillance des incendies craignent que le problème empire avant de retrouver une situation meilleur. Ils constatent que l'effet El Niño, comme celui actuellement dans le Pacifique, va allonger la saison sèche et réduire la quantité des précipitations. Lors d'un fort El Niño en 1997, le manque de pluie a "permis" aux feux hors de contrôle de brûler des grandes surfaces, libérant des niveaux records de pollution de l'air et d'effets de serre.

"Nous sommes sur une trajectoire similaire à d'autres mauvaises années", a déclaré Robert Champ, un scientifique de l'Université Columbia sur la base de l'Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales. " Les conditions de Singapour et le Sud-Est de Sumatra sont suivi de près depuis 199, avec quelques stations ayant une visibilité inférieure à 1 km (0,6 miles) en moyenne pour une semaine. A Kalimantan, il y a eu des rapports de visibilité inférieure à 50 mètres (165 pieds) ".

Les données "Aérosol de profondeur optique" (recueillies par MODIS) présentent des niveaux de particules similaires au pic de 2006, année du dernier événement majeur de brûlure. Cette fois, cependant, ces niveaux élevés se produisent plusieurs semaines plus tôt. "Si les prévisions de la durée de la saison sèche sont plus longues", a déclaré le terrain, "cela suggère que 2015 se classe parmi les événements les plus graves jamais enregistrées."

Le scientifique Guido van der Werf de Vrije Universiteit d'Amsterdam a suivi le nombre et la taille des feux indonésiens avec MODIS. "Il y a des feux de plus en plus importants cette année. Nous sommes sur un niveau largement au-dessus de toute autre année depuis 2001, date à laquelle les observations MODIS sont devenus disponibles ", dit Field. "Et nous ne sommes qu'à mi-chemin de la saison des incendies."

Avec ses collègues de la NASA et de l'Université de Californie, Irvine, van der Werf ont développé une technique pour estimer la quantité de traces de gaz et de particules en suspension qu'émettent les incendies-beaucoup d'entre eux sont polluants- et cela basés sur des observations par satellite des incendies et du couvert végétal. Le projet, connu sous le nom de Global Fire Emissions Database (GFED), "Base de Données Mondiale des Emissions des Incendies", produit des estimations régionales et mondiales d'émissions de feu basée sur des données de 1997 à nos jours.

Selon l'analyse du GFED, la période des feux de 2015 en Indonésie, ont relâché dans l'atmosphère l'équivalant d'environ 600 millions de tonnes au 22 Septembre, un chiffre qui rivalise avec le total annuel de dioxyde de carbone émis par un pays comme l'Allemagne. Les feux ne sont pas terminés pour l'année 2015.
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Eearth Observatory NASA traduction OlgaO