samedi 21 novembre 2015

L’huile de palme industrielle tue

L’huile de palme conventionnelle, durable et biologique.

Plantons tout de suite le décor. Il existe trois catégories d'huile de palme industrielle : conventionnelle, durable, biologique. Toutes sont utilisées par l'industrie agro-alimentaire et cosmétique et toutes proviennent de monocultures implantées dans divers pays tropicaux d'Asie du Sud-Est, d'Afrique et d'Amérique du Sud. La monoculture de façon conventionnelle est celle la plus utilisée de nos jours encore. Elle ne répond à aucun critère de qualité, autant environnemental que social. C'est le mode de production utilisé en Asie du Sud-Est et en Afrique.

A côté se développe la monoculture dite « durable », laquelle est régit par des recommandations formulées par la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil ou Table Ronde pour une Huile de Palme Durable). Cette institution a été créée en 2004 par le WWF (1), des multinationales (Unilever), des banques (Rabobank) et des producteurs MPOA Malaysian Palm Oil Association) dans le but d'encadrer les monocultures de palmiers à huile afin de rendre leur production "certifiée durable" : impact environnemental réduit, droits des travailleurs respectés et encadrés. Sur le papier, cette institution promettait du "tout beau tout propre" et même encore aujourd'hui, elle ne cesse de le clamer. Seulement, les désillusions et les mensonges n'ont fait que ternir l'image de la RSPO et démontrer son inutilité par son manque de fermeté et de contrôle.

Quelques chiffres permettent d'illustrer cet état de fait. Prenons la multinationale Unilever qui est un des membres fondateurs de la RSPO :

- 2010/11 Tonnes d'huile de palme utilisée : 1 300 000 Certifiée : 0
- 2011/12 Tonnes d'huile de palme utilisée : 1 300 000 Certifiée : 27 000 (2%)
- 2012/13 Tonnes d'huile de palme utilisée : 1 520 000 Certifiée : 46 330 (3% dont pourcentage important du label Greenpalm) (2)

Pour alimenter plus encore cette pitoyable constatation, Unilever a fait savoir qu'elle s'est engagée à se fournir à 100% en huile de palme certifiée d'ici 2020. En dix ans d'existence, cette société n'a recouru qu'à 3% d'huile de palme certifiée. Comment croire en ses promesses d'une totale certification en moins de 6 ans ?

Comment la RSPO peut-elle justifier la présence, parmi ses membres, des sociétés telles que Syngenta qui commercialise un herbicide le paraquat, puissant neurotoxique, interdit en Europe depuis 2007 et toujours utilisé à haute dose dans les palmeraies au mépris des travailleurs et de l’environnement ?

Pendant que les multinationales brandissent des promesses, des centaines d'hectares de forêt partent chaque jour en fumée sans le moindre remord. Que vaut la biodiversité face à des millions de dollars qui leur tendent les bras… S’intéressant à la “Perte de forêt vierge en Indonésie en 2010-2012″, l’étude de Belinda Margono estime que la déforestation s’accélère. L’Indonésie a perdu au cours de cette période plus de 6 millions d’hectares de forêt primaire, soit une surface comparable à l’Irlande (3). Cette déforestation n'est pas sans incidence sur la pollution de l'air et le réchauffement climatique. Les forêts sont coupées et ensuite brûlées pour faciliter la pousse, la culture sur brûlis donnant toujours de meilleurs résultats. En se consumant, les sols rejettent des quantités énormes de CO2, à fortiori s’il s’agit de terrains tourbeux. L’Indonésie se classe 3ème pays émetteur de CO2 au monde.

Il a bien été tenté, via le programme REDD+ (4) en 2010, de diminuer l'impact négatif sur l'environnement des émissions de CO2. Il en résulte un amer constat d’un non engagement du gouvernement indonésien. Notons aussi l’absence de transparence des 35 millions de dollars de transaction entre les deux parties censées aider à faire une réforme, avec paradoxalement dans les faits, durant les deux années qui ont suivi ce contrat, un taux de déforestation qui a doublé. A qui profite cette somme astronomique ?

L’huile de palme durable ? La déforestation en chiffres.

Pendant ce temps, la monoculture intensive de palmiers à huile continue à faire des victimes (4). Elle demande des milliers d’hectares imposant la destruction des forêts primaires et secondaires où la biodiversité est unique, riche de millions d’espèces animales et végétales. Ce sont des milieux très difficiles à recréer par la suite du fait de leur structure fragile et de la stérilité des terres provoquée par les cultures intensives de palmiers à huile et les pesticides utilisés.

Une question se pose : Comment obtenir alors ces milliers d’hectares ? Par l’accaparement des terres des petits paysans et des populations locales. Une fois les terres « accaparées », reste à couper et brûler la forêt qui dérange et à revendre le bois, très souvent de manière illégale ! Et quand la forêt disparaît, les animaux fuient, mais vers où ? La fragmentation des forêts génère autant de pénuries de nourriture que de rencontres malheureuses avec l’Homme en constante augmentation. Plus exposés, ils font face au braconnage : soit pour leur viande, soit davantage d’ailleurs pour récupérer les petits qui représentent une valeur monétaire certaine sur le marché du commerce illicite d’espèces menacées. Ces petits ne sont « récupérables » qu’une fois leur mère abattue. Les primates en paient un lourd tribu. L’orang-outan, espèce emblématique et seul grand primate d’Asie, n’abandonne jamais son petit : il faut tuer la mère pour récupérer sa progéniture bien accrochée par ses quatre membres à la fourrure rousse qui la protège. Il n’est pas rare que les braconniers sectionnent les doigts du petit pétrifié qui ne peut pas lâcher sa mère. Son calvaire ne fera que commencer avec toujours ces images en tête et pour le reste de sa vie bien misérable s’il n’est pas recueilli un jour par un centre de réhabilitation.

Pourquoi une telle horreur ? Parce que ces petits êtres sauvages sont particulièrement appréciés des petits paysans, hauts fonctionnaires et expatriés. Animal de compagnie, spécimen de collection exotique, commande d’un « zoo » ou « parc » peu scrupuleux : les raisons sont nombreuses pour expliquer leur braconnage. Il y a également un trafic avec les zoos et les centres de loisirs, surtout ceux situés en Asie. 

Les orangs-outans sont également tués lorsqu’ils pénètrent dans les palmeraies à la recherche de nourriture. On les appelle alors des « nuisibles » ! Poussés par la déforestation à chercher des sources d’alimentation, ils n’ont d’autre choix que de traverser les palmeraies, soit pour manger des noix de palme, soit encore pour tenter d’atteindre un autre fragment de forêt. Les orangs-outans ne sont pas les seuls animaux persécutés et en danger d’extinction. On trouve tigres et rhinocéros de Sumatra, éléphants, gibbons, nasiques, loris, ours malais et tant d’autres encore ! Les éléphants sont empoisonnés pour ne pas qu’ils détruisent les cultures, les gibbons trouvent le même sort que celui subit par les orangs-outans.

Durable ? Mais toujours à la conquête de nouvelles forêts tropicales. 

La culture massive de cette poule aux oeufs d'or qu'est l'huile de palme industrielle ne s'arrête bien entendu pas aux portes de l’Asie du Sud-Est. Ces monocultures ont été massivement reproduites sur tous les continents où subsiste un climat tropical. L'Afrique est le second continent le plus touché par cette fièvre rouge qui gangrène déjà plusieurs pays : Côte d'Ivoire, Libéria, Sierra Leone, Cameroun, Ghana, Ouganda, Congo. Les mêmes ravages sont constatés qu'en Asie du Sud-Est : déforestation, massacres de la faune sauvage (les chimpanzés par exemple subissent le même sort que leurs cousins orangs-outans), perte de la biodiversité, expropriation, ou encore travail sous payé dans des conditions de misère sociale intolérable. 

Au Cameroun, le militant écologiste Nasako Besingi comparaîtra cette année devant la justice de son pays. Son tort : s’opposer pacifiquement au projet de la société Herakles Farms qui souhaite convertir 20 000 hectares de forêts tropicales en cultures de palmiers à huile. Herakles Farms, filiale d’un fond spéculatif basé à New York, a décidé il y a quelques années d’investir dans l’huile de palme dans le sud-ouest du pays en justifiant l’éternel faux argument : enrichir le pays en voie de développement. Et pourtant les multinationales privent la population de terres cultivables. 

Une institution mondiale est censée protéger les orangs-outans et les autres Grands Singes. Elle se nomme GRASP (Partenariat pour la Survie des Grands Singes), a été fondée en 2002 et constitue une branche de l'Organisation Mondiale des Nations Unies. 

Jusqu'à présent, ce Partenariat s’en tenait à établir des stratégies de survie de ces grands primates tous en danger critique d'extinction via réunions sur réunions. Néanmoins, il vient de décider de passer à l'action le 19 novembre 2014 en annonçant officiellement lors d'un sommet à Kuala Lumpur sa collaboration avec la RSPO et en s'associant aux plus grandes multinationales pour faire la promotion des produits estampillés huile de palme soi-disant "durable" (6) et dont beaucoup ont un lien avec la firme Monsanto tristement célèbre inventrice de l'agent orange, Roundup et semences génétiquement modifiées. Ont-ils signé, là, l'arrêt de mort à l'état sauvage des grands singes ? La réponse n'est pas très optimiste malheureusement.

Le gouvernement français : complice et greenwashing. 

La France apparaît, aux yeux des producteurs malaisiens, comme une rebelle du "sans huile de palme". En effet, depuis quelques années apparaissent sur les étales des supermarchés de plus en plus de produits affichant fièrement la mention "sans huile de palme". Cette initiative n'est pas au goût de la Malaysian Palm Oil Association, qui recrute dans les rangs de nos politiques des alliés afin de grossir le lobbying déjà important sur notre sol. Résultat : Monsieur Jean-Marc Ayrault, alors ancien Premier Ministre rassure officiellement : "La France n'est pas contre l'huile de palme". 

Le discours officiel n’intègre malheureusement pas la vague de protestation véhiculée par nombre de consommateurs français et des sénateurs actuellement en croisade pour faire voter la Taxe Nutella. Bien entendu, l’ancien Premier Ministre français n’est pas de ceux là, il y a plus urgent à faire pour sécuriser les intérêts économiques de sociétés privées où les mots profit, actionnaires et dividendes prévalent sur le social, la santé et l'environnement. 

Contre cette saine et très française croisade anti-huile de palme, une autre de leurs alliés est Madame Catherine Procaccia (7) sénatrice UMP et "Présidente du groupe d'amitié interparlementaire France - Indonésie" qui en avril 2014 déclarait «Je pense qu’il faut sanctionner les distributeurs et les industriels qui surfent sur la vague du ‘sans huile de palme’ et qui en font un message publicitaire.» 

Si le gouvernement a pleinement conscience de la situation, il n’en demeure pas moins qu’il persiste ses manifestations de soutien aux industriels par la signature d’accords politiques et économiques, et ce, ouvertement et sous le nez des peuples malaisiens et français. 

Pour contrer la prise de conscience française du "sans huile de palme", la RSPO a créé une formidable parade : "l'Alliance Française pour une Huile de Palme Durable" (8) afin de réhabiliter cet oléagineux via une campagne de communication plutôt médiocre. Cette Alliance, comme la RSPO, est représentée par les plus grosses multinationales de l'agroalimentaire qui nous bombardent déjà depuis des décennies dans chacun de nos aliments et produits domestiques des tristement célèbres perturbateurs endocriniens (9). Pourquoi ? Pour augmenter leurs chiffres d'affaires qui était de 46,5 milliards d'euros en 2011 puis de 49,5 milliards en 2013 rien que pour l'un d'entre eux : Unilever (10). 

Comment ces pratiques et leurs auteurs pensent-ils nous faire croire à nous, simples citoyens et consommateurs, qu'ils se soucient de notre santé, de l'environnement qui est un bien mondial, du devenir des peuples autochtones dépendant directement des ressources naturelles ? 

Déjà en 2008, plus de 164 organismes (associations, collectifs, comités..) ont pris conscience de la vaste arnaque de la certification RSPO. Ils sont tous devenus signataires de la "Déclaration internationale contre la « Table Ronde pour une Huile de Palme Durable » (RSPO). En défense des Droits des l'Homme, de la souveraineté alimentaire, de la biodiversité et de la Justice Climatique (11).

L’huile de palme durable bientôt chez les occidentaux. 

D'autres organisations à la dénomination « trompeuse » participent à cette « dictature économique » très bien orchestrée par les lobbies : Le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé (FFAS) en fait partie. Il s’agit d’une structure privée composée d’industriels et de scientifiques qui a pour mission l’étude et la mise en valeur d’une alimentation source de plaisir et de santé. Ainsi, Le FFAS est juge et partie dans cet abus de position économique, et affirme sans surprise toutes les vertus de l’huile de palme. Tous les industriels appartenant à ce Fonds utilisent de l’huile de palme et ses dérivés dans la fabrication de leurs produits. Et lorsqu’un scientifique, le Docteur Jean-Michel Lecerf, travaillant à l’Institut Pasteur de Lille, co-écrit une note en faveur de l’huile de palme pour le FFAS, il y a de quoi douter. Surtout que dans la quasi totalité des articles apparaissant sur internet et traitant du sujet de l’huile de palme, la parole est donnée à ce fameux médecin. Tout cela semble bien étrange. 

Il est souvent aussi mis en avant que les populations indigènes des pays producteurs de palmiers à huile consomment cette huile quotidiennement et ne sont pas exposées à des problèmes de santé dus à cette consommation. On omet en revanche de préciser que ces populations n’ont absolument pas le même quotidien que celui des occidentaux. Pour bon nombre d’entre nous, la journée se résume au lever puis l’utilisation de la voiture pour se rendre sur notre lieu de travail, où un bureau nous attend (ou un poste de travail ne demandant pas des efforts physiques intenses) pour ensuite regagner notre domicile où les tâches ménagères sont simplifiées par le tout à portée de mains. Le sport est présent mais à faible dose. Les repas sont au nombre de trois minimum, riches, variés pour certains. A cela s’ajoute un éventuel grignotage entre les repas. Comparativement, la vie d’un Indonésien ou d’un Africain se résume à deux repas par jour voir un souvent composés de riz et de légumes. Le travail quotidien est très physique car il se passe au champ (avec nombres de kilomètres parcourus à pied pour s’y rendre) avec des outils manuels sous une forte chaleur humide… et les tâches ménagères ne sont pas de tout repos non plus ! Les graisses emmagasinées sont alors bien vite brûlées. 

Un autre paramètre est la qualité de l'huile de palme utilisée. Dans les pays producteurs, les populations l'utilisent brute, de couleur rouge et non celle incorporée dans les produits manufacturés qui est raffinée. Très riche en B-carotène et vitamine E à l'état brut, elle perd toutes ses qualités une fois raffinée, chauffée, se saturant en mauvaise graisse. D’après Jean-Michel Chardigny, chercheur au département de nutrition humaine à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), l’huile de palme raffinée contient des graisses saturées et notamment de grosses quantités d’acide palmitique (près de 60 %). Cette graisse est dite athérogène, c’est-à-dire qu’elle favorise les dépôts graisseux à l’intérieur des vaisseaux sanguins et accélère la dégénérescence de leur paroi interne. L’acide palmitique, avec l’acide laurique et myristique, fait partie des trois mauvaises graisses saturées reconnues comme dangereuses pour la santé humaine.

Plus durable que durable : le bio, au prix de la violence. 

Pour terminer le tour du monde de l'huile de palme durable, il y a celle qui apparaît comme anodine, saine, sous aucun soupçon : l'huile de palme certifiée durable et biologique. Provenant majoritairement de Colombie, en grattant un peu elle révèle des vérités fort peu reluisantes (12). Cependant derrière se cachent scandales, expropriations, accaparements des terres, déforestation et recours aux paramilitaires. L’essentiel de la production colombienne vient du groupe Daabon (13), qui se rapproche plus d’un empire mafieux que d’une simple entreprise lambda. Les membres de cette large famille ont également les pieds en politique ce qui facilite la main mise sur les terres. Ce groupe fournit un nombre très important de sociétés de la filière biologique : agro-alimentaire, cosmétique, en fin de compte les mêmes secteurs du commerce "conventionnel". Ces sociétés et boutiques vendant ces produits se vantent d'être éthiques par le mode de culture, les filières d'approvisionnement et de distribution. Cependant, utiliser cette huile de palme/palmiste (et dérivés) ne produit que l'effet inverse et fait apparaître les limites de l'éthique : le profit. Ces sociétés utilisent le même argumentaire déjà éprouvé par leurs homologues conventionnels en y ajoutant la sauce biologique qui effacerait par miracle tous les scandales s'y attenant. Le consomma'cteur n'est pas dupe de ces pratiques. Il se tourne vers des entreprises de la filière biologique qui ont fait le pari d'exclure l'huile de palme et qui y arrivent très bien ! 

A l’heure du « Greenwashing » tapageur des grandes multinationales, à grands coups de matraquage publicitaire à toutes les sauces aux concitoyens occidentaux, une sorte de nouvel accord vient de voir le jour et défend les nouvelles bonnes intentions des lobbies, un Accord de Partenariat Volontaire (APV) pour lutter contre le bois illégal datant du 30 septembre 2014 entre l’Indonésie et la France. 

Mais ce n’est pas tout : que penser de l’écolabel indonésien LEI (The Indonesian Ecolabelling Institute – crée en 2009) et partenaire du FSC (Forest Stewardship Council), garantissant soi-disant la culture durable, la traçabilité des bois coupés et exportés ? Doiton en conclure que celui-ci n’est pas efficace ? Que penser aussi de l’écolabel le TFT (crée en 1999) opérant également en ce moment même en Indonésie. Sont-ils tous efficaces ? Combien de labels et accords « écrans de fumée », vont être encore inventés ? Qui les finance ? Où va l’argent ?

Que choisir entre l’huile de palme conventionnelle, durable et biologique ? 

La vague VERTE a encore de belles années devant elle avec des chiffres d'affaires record, tout cela au prix d'une biodiversité perdue, d'animaux rayés de la planète, de populations chassées de leurs terres agrandissant encore et toujours les bidonvilles surpeuplés. Une remise en cause de nos actes de consommation est plus que jamais nécessaire. Et ce d’autant plus que manifestement, les gouvernements ont signé l’arrêt de mort de la biodiversité sur l’autel du profit. Le changement doit alors se faire sans eux, par le peuple, et pour le peuple. Nous ne serons jamais mieux servis que par nous-mêmes. 

Pour que ce massacre s’arrête, à notre échelle de citoyens consomma’cteurs, nous pouvons changer notre mode de consommation et nous tourner vers une alimentation plus saine composée de légumes et de fruits de saison près de chez nous : producteurs locaux, AMAP… 

En plus de faire marcher l’économie locale, nous savons d’où viennent les denrées et comment elles ont été cultivées. Rien de mieux pour se nourrir sainement ! En réciprocité, des voix s’élèvent arguant d’un quotidien surchargé empêchant de consacrer du temps à l’identification des produits sains et responsables (lire les étiquettes, préparer les repas). Pour répondre à cet argument une chose toute simple : penser à ce qu’il se passe du fait que le consommateur ne prend pas le temps de s’informer sur ses achats alimentaires, et pas seulement : désolation, massacres, déforestation. Nos gestes du quotidien, même d’apparence minimes, ont une répercussion décuplée à l’autre bout de la Terre surtout si nous sommes des millions à les faire. 

Laurence Duthu 
Présidente et Fondatrice de l’association L’Huile de Palme : NON !
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jeudi 19 novembre 2015

COP 21 : Il ne faut pas prendre de risque ?

Il ne faut pas prendre de risque ? Et pourtant "nos dirigeants" ont risqué notre sécurité à tous en intervenant en Syrie. Et ailleurs. Ils ont d'ailleurs risqué et perdu plus de 120 vies vendredi dernier. Ils risquent nos vies aussi et celles d'un nombre incalculables de personnes en vendant des armes, ils risquent nos vies à tous en laissant l'industrie agroalimentaire empoisonner la nourriture, l'industrie en général empoisonner l'air qu'on respire et l'eau qu'on boit, ils risquent nos vies en aggravant chaque jour le dérèglement climatique et l'érosion de la biodiversité. Mais, bien sûr, une manifestation dans Paris, pour le climat et la planète, trop risqué.


Le gouvernement interdit les marches pour le climat lors de la COP21, prévues le 29 novembre et le 12 décembre. Laurent Fabius a fait cette annonce mercredi. C'est une conséquence directe des attaques du 13 novembre à Paris.
On compte sur vous pour vous mobiliser quand même, pour venir marcher quand même, pour trouver un moyen de manifester! La désobéissance civique implique toujours un risque.
Vous pouvez également signer l'Appel pour le maintien des mobilisations citoyennes pour le maintien des mobilisations citoyennes pour le climat.



Source : Le Partage

mardi 17 novembre 2015

Conférence le 20 Novembre à Lyon

Dans le cadre du festival ALIMENTERRE, ce vendredi 17 novembre à Lyon est projeté le film "Palme : une huile qui fait tache". Cette projection sera suivie ensuite d'une échange autour de l'huile de palme avec comme invité Laurence Duthu, fondatrice et présidente de l'association L'Huile de Palme : NON !.
Amis lyonnais et des environs, venez nombreux afin de discuter de cette problématique et montrer notre indignation envers cette monoculture industrielle dévastatrice.


mercredi 11 novembre 2015

La COP21 au service de l'huile de palme industrielle, ou l'hypocrisie de Laurent Fabius

La ‪COP21‬, qui s'ouvre le 30 novembre à Paris, doit parvenir à un accord universel pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés. Une annonce hypocrite, pour Laurence Duthu, présidente de L'Huile de Palme : NON !, qui pointe les contradictions de l'événement.

Lire l'article de Laurence dans le Nouvel Obs.

Laurent Fabius et Fréderic Thil patron de ‪‎Ferrero‬ France.

mercredi 4 novembre 2015

Cameroun : un activiste lourdement condamné



Les villageois mobilisés, deviennent dangereux pour les intérêts de la multinationale Herakles Farm (Palmiers à huile).

M. Nasako Besingi, directeur  de l'ONG pour Lutte pour l'Economie de notre Environnement Futur (SEFE) a été condamné aujourd'hui par un tribunal de Mundemba dans la région Sud-Ouest du Cameroun. Nasako Besingi a été poursuivi pour diffamation envers la Société SGSOC et de deux ses anciens employés. Après plusieurs renvoies de ces derniers mois, le jugement a finalement été rendu le 3 Novembre 2015, et la sentence est lourde pour ce militant: une amende de 1 million de francs CFA (1500 euros),  soit 3 ans d'emprisonnement.
Il devra également verser des dommages-intérêts de 10 millions de francs CFA (15000 euros) pour les deux parties civiles et des coûts d'environ 200 000 francs CFA (300 euros). Nasako a 24 heures pour payer le montant de l'amende, sinon il sera emprisonné pendant 3 ans.

 Nasako Besingi

Joint par téléphone, Barrister Adolf Malle, avocat à Kumba, a dit qu'il a été surpris par la condamnation de son client et a déclaré qu'il ferait appel de la décision fondée sur des preuves les plus discutable.
En 2012, tout en servant de guide à une équipe de journalistes de la télévision pour un documentaire sur les conflits entre Herakles Farms Company (SGSOC) et les communautés de la subdivision Mundemba dans le Sud-Ouest du Cameroun, Nasako Besingi a été violemment attaqué par un groupe de personnes devant la présence de nombreux témoins. Il a ensuite écrit un rapport de l'agression, qui est maintenant utilisé comme diffamation. M. Nasako Besingi a été poursuivi et arrêté plusieurs fois depuis l'installation de la Farms Société Herakles (de SGSOC) dans la région Sud-Ouest, en raison de sa dénonciation des violations de la loi par cette société, qui a déjà commencé ses opérations (défrichement, l'ouverture de la route et de la création des pépinières pour les palmiers à huile) avant l'obtention d'un titre foncier juridique, qui constitue une violation de la loi de la terre camerounaise. L'opposition des communautés, pour contester la légalité de la présence de la société sur leur terre et qui, dans leur grande majorité, a condamné cette accaparement de leurs terres, et a conduit à de nombreux conflits avec Herakles. La condamnation de M. Nasako Besingi, qui suit une série d'autres procédures, suggère un désir d'intimider les militants de l'environnement, dans un contexte marqué par la multiplication des investissements dans des terrains et des ressources naturelles, qui empiètent fortement sur les terres du village.

Les villageois scandalisés par le vol de leurs terres

Pour Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l'environnement et le développement, "L'afflux massif des investisseurs dans l'exploitation des ressources naturelles et du territoire peut conduire à plus de conflits de cette nature, et il est important que l'administration et la justice dans notre pays soient préparés à gérer ces tensions. Le défaut de se conformer à la loi lors de l'installation SGSOC Société dans le Sud-Ouest a été la source de nombreux problèmes, et le gouvernement doit apprendre de cette expérience. "
Le Centre pour l'Environnement et le Développement (CED) et ses partenaires regrettent cette phrase, qui envoie un signal inquiétant pour les communautés qui défendent leurs terres et des ressources face aux business des entreprises multinationales.

«Cette affaire nous montre l'importance des politiques de gestion des ressources naturelles qui devraient inclure une meilleure protection des Droits de l'Homme et de tenir compte des droits coutumiers des communautés", a déclaré Apollin Koagne, coordonnateur, du projet «Verdir le respect des Droits Humains dans le Bassin du Congo». Tout en affirmant sa confiance en la justice du Cameroun, CED et ses partenaires souhaitent que M. Nasako Besingui devrait être accordé un appel à son droit à un procès équitable.


For more informations, contact :
Mireille Tchiako 
Communication Officer Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) 
Tél : +237 67012 7324 
E-mail : mtchiako@cedccameroun.org 
www.cedcameroun.org
Facebook : ONGCED 
Twitter : @CED_Cameroun 

De "Press Release" An environmentalist heavily sentenced in Cameroon Traduction OlgaO