lundi 12 décembre 2016

Qu'est-ce qu'on attend ?

La plupart des majestueux paysages du monde disparaissent. La Grande Barrière de Corail a été jugée irrécupérable et la forêt tropicale en Amazonie est également détruite à un rythme plus qu'alarmant. L'écosystème de Leuser en Indonésie, est un remarquable paysage qui bientôt lui aussi sera condamné aux pages de l'histoire en raison de notre demande d'huile de palme. Mais nous ne perdons pas seulement un beau paysage; la forêt tropicale de Leuser est la capitale mondiale de l'orang-outan, et quand les forêts sont détruites, les orang-outans perdent leur maison. C'est comme Alep se faisant bombarder, anéantir, raser causant la mort de milliers de victimes enfants... Plus rien n'existe après le passage de cette dite "civilisation moderne", utilisant toujours la haute-technologie à des fins de destructions massives pour toujours tirer profit et toutes sortes d'intérêts. 

En voici le tristement célèbre exemple de l'huile de palme qui est devenu une industrie d'un milliard de dollars et a comme lieu d'affaires le cœur de la forêt tropicale de Leuser. On estime que 300 terrains de football sont abattus chaque heure pour faire place aux plantations d'huile de palme. Cette déforestation détruit l'habitat et les habitats des orangs-outans. Après leur éviction forcée, les orangs-outans tombent sur les champs de palmiers à la recherche d'un sanctuaire, mais ce qu'ils trouvent est l'inverse. Les agriculteurs d'huile de palme piègent les orangs-outans afin qu'ils puissent être vendus illégalement comme animaux de compagnie - ou les grands-singes sont immédiatement tirés à vue.

Au cours des 10 dernières années, la population d'orangs-outans a diminué de 50%. Il y a un siècle, ces forêts abritaient 230 000 orangs-outans. Aujourd'hui, leur nombre a diminué pour atteindre un peu plus de 50 000 individus. Ces primates ne font pas leurs valises en se rendant dans d'autres forêts autour du globe - leur habitat est détruit et ils meurent par milliers. C'est tout.

Photo : Paul Hilton

Nous savons - cette photo est difficile. Mais ce n'est qu'une des victimes qui ont été la proie des pratiques vicieuses des plantations d'huile de palme. Chaque année, la forêt indonésienne brûle, victime d’un défrichage sauvage pour faire place nette aux cultures, notamment de palmier à huile. Les feux de l’an dernier ont été particulièrement dévastateurs, leurs fumées toxiques causant la mort de près de 100.000 personnes, selon une étude états-unienne. Nous pouvons aider en partageant cette image et cet article avec nos amis et notre famille pour les impliquer dans la lutte. Nous devrions également être vigilants quand nous sommes dans le supermarché. L'huile de palme est dans une quantité inquiétante de produits sur les étagères de la cuisine. Par ailleurs près de la moitié de l'huile de palme consommée en Europe se trouve... dans le diesel. Notre mode de déplacement est aussi à remettre en question et de manière plus large notre mode de vie et de philosophie. Sommes-nous obliger de vivre de l'exploitation mortelle de nos congénères humains et animales (et indirectement de notre propre survie)? 

A la question : "Que pouvons-nous faire concrètement pour arrêter cela?" Nous vous invitons à la poser à un enfant de 7 ans. Il vous répondra : " Et bien, il faut stopper les producteurs d'huile de palme, tout simplement ". Voilà, la solution réaliste et logique est de prendre le problème à la base, à la racine. C'est-à-dire stopper physiquement les producteurs d'huile de palme. Stopper physiquement ces multinationales s'enrichissant toujours un peu plus sur la santé des êtres vivants de la planète et de la nôtre qui va de paire. Alors, qu'est-ce qu'on attend ? 

jeudi 3 novembre 2016

Une des conséquences de l'huile de palme (2)




Avant hier, un mâle adulte orang-outan de Sumatra, a été gravement blessé après avoir été reçu une série de balles de carabine à air comprimée. Il a été secouru dans une plantation de Langkat, au Nord de Sumatra, par les autorités de la faune indonésienne (BKSDA), les autorités du Parc National de Gunung Leuser et grâce à l'appui du Centre d'Information de l'Orang-Outan (OIC).

Après les radiographies, l'équipe médicale a compté plus de 60 balles dans son corps et il est devenu aveugle d'un œil du à un impact. Son œil devra être retiré. Il a été emmené au Programme de Conservation spécial des Orang-Outans de Sumatra (SOCP), pour tenter de retrouver un semblant d'existence.
Pour en savoir plus, cliquer ici. 

mardi 25 octobre 2016

Une des conséquences de l'huile de palme

Un jeune mâle orang-Outan de Sumatra qui avait été enchaîné par le cou entre deux maisons à Aceh Barat Daya depuis plus d'un an a été saisie cette semaine par les autorités de la faune de l'Indonésie (BKSDA), la police locale et le Centre d'Information de l'Orang-Outan (OIC). 

Ce jeune grand primate a été conduit au Programme de Conservation spécial des Orang-Outans de Sumatra (SOCP), où il va intégrer un processus de réhabilitation. Il est le 16 ème orang-outan saisie depuis septembre.

Pour plus d'informations, visitez le site http://orangutancentre.org/ 



samedi 1 octobre 2016

Conférence à VeggieWorld

Le samedi 08 octobre à 13h, Laurence Duthu présidente de l'association L'Huile de Palme : NON ! animera une conférence au salon VeggieWorld à Paris au Centquatre. 


Le sujet sera "l'huile de palme industrielle et ses incidences sur la biodiversité / Les ravages environnementaux et sociaux de l'huile de palme industrielle."

Toutes les informations sur le site de VeggieWorld.


Au plaisir de vous retrouver samedi !



mercredi 7 septembre 2016

Savon Zébulles !


L'association L'Huile de Palme : NON ! mettra régulièrement en avant des artisans, des boutiques, etc. prônant le "sans huile de palme" dans leurs produits. Nous pensons qu'il est important de mettre en avant ceux qui adoptent une démarche respectant l'environnement, les animaux et les Hommes à des milliers de kilomètres de notre chez-soi.
Cela vous aidera également, nous l'espérons, à vous repérer et à faciliter vos achats.

Aujourd'hui c'est la société Savons Zébulles que nous mettons en lumière. Créée par Monsieur Sam Thieffry, artisan savonnier, elle produit des savons naturels artisanaux aux huiles végétales et essentielles bio. Leurs savons sont, entre autres, biodégradables, sans graisses animales et sans conservateurs.


Rendez-vous sur leur site pour découvrir toute leur gamme et avoir de plus amples renseignements. Bonne douche !

dimanche 28 août 2016

#HuileDePalmeNonMerci : le hashtag qui veut mettre KO Nutella

"Inscrite depuis le 9 août au Journal officiel, la loi sur la biodiversité laisse un goût amer aux internautes qui ne comprennent pas l’abandon de la taxation de l’huile de palme.

[...] Laurence Duthu, fondatrice de l’association L’huile de palme : Non ! utilise, elle aussi, les réseaux sociaux pour militer contre l’huile de palme."

Lire l'article



samedi 9 juillet 2016

Taxe "Nutella": l'analyse de Laurence Duthu

Une nouvelle fois l'amendement visant à taxer l'huile de palme industrielle a été rejeté par le Sénat. Cette prise de position laisse le champ libre aux producteurs de nous inonder toujours plus de leur huile mais surtout aux industriels d'utiliser sans retenue cet oléagineux avantageux pour engranger des bénéfices au combien désastreux pour l'environnement.

Pour mémoire, le premier amendement de taxation date de 2013 dans le cadre du projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale. Le second de 2015 à l'occasion du projet de loi sur la modernisation de la santé. Le troisième et dernier amendement date de janvier 2016 dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité. A chaque reprise, le lobby "huile de palme" bien implanté en France a fait échouer cette "taxe nutella" comme elle a été singulièrement nommée. Reprenons les faits.

En juillet 2013, Jean-Marc Ayrault alors Premier Ministre est en visite officielle en Malaisie et déclare lors d'une conférence de presse commune avec son homologue malaisien, je cite "Il faut éviter les malentendus : la France n'est pas hostile à l'huile de palme" en rajoutant "Au Parlement, une initiative avait été prise de taxer les produits contenant les huiles de palme. Cette proposition parlementaire n'a pas été suivie ni soutenue par le gouvernement. Donc il n'est pas du tout envisagé une pénalisation fiscale de l'huile de palme." Monsieur Ayrault ne parle pas de la pression exercée alors par le gouvernement malaisien, part le biais des échanges économiques afin que cette taxe ne voit jamais le jour.

En 2015, ce sont plusieurs sénateurs à l'origine de ce rejet dont Madame Catherine Procaccia et c'est encore elle avec d'autres comparses qui ont fait échouer le dernier projet de loi de 2016. Il est important de connaître les faits et dires de cette dame aux amitiés ambiguës.

En mars 2014, Madame Procaccia s'était exprimée sur le fait que des entreprises françaises n'utilisent pas d'huile de palme dans la composition de leurs produits en déclarant «Je pense qu’il faut sanctionner les distributeurs et les industriels qui surfent sur la vague du ‘sans huile de palme’ et qui en font un message publicitaire.» A ce moment là, elle était la Présidente du Groupe d'amitié interparlementaire France-Indonésie et Timor-Est. Pour rappel, l’Indonésie est le premier producteur d'huile de palme mondial.
Pour parfaire le tout afin d'être bien aux mains des lobbies, Madame Procaccia a été l'invitée quelques mois plus tôt de l'Institut de Recherche Clinique sur le symposium de l'huile de palme qui s'apparente plus un groupe de pression qu'à un groupe de recherche et dont le fondateur est un ancien d'un think tank libéral.

Pour ce projet de loi sur la biodiversité, les chefs de fil de l'opposition sont Mesdames Catherine Procraccia, Catherine Deroche et Monsieur Jacques Gautier, tous membres du groupe Les Républicains et du Groupe d'amitié interparlementaire France-Indonésie et Timor-Est. 

Lors du débat au Sénat se déroulait le 11 février une rencontre non loin d'être anodine. Les trois protagonistes cités ci-dessus ont reçu M. Thomas T. Lembong, ministre indonésien du commerce, pour un entretien consacré à la question de l’huile de palme. Le ministre a indiqué qu’une solution de compromis pourrait consister à introduire une taxe d’un montant plus modique, dont les recettes alimenteraient un fonds pour le financement de la lutte contre la déforestation. De qui se moque-t-on ? Est-ce aux français de payer le fait que l'Indonésie soit en grande partie déforestée ? L'Indonésie touche des recettes de cette exploitation et pourrait depuis longtemps s'en servir pour réellement s'opposer à la déforestation. Rappelons que l'ancien Président détenait des concessions de palmiers à huile... 

Monsieur Gautier estime que "la production d’huile de palme a permis de faire sortir de la pauvreté de nombreux paysans, d’abord en Malaisie puis en Indonésie. Elle pourrait avoir le même effet positif, à l’avenir, dans plusieurs pays africains, à condition qu’elle soit respectueuse de l’environnement." Il est clairement visible, et cela depuis des décennies, que les millions d'hectares de palmiers à huile plantés en Asie du Sud-Est sont très loin du respect de l'environnement. Comment dans ce contexte peut-il voir un aspect positif social quand son environnement est détruit et proposer un tel conseil ?
Cécile Philippe de l’Institut Économique Molinari a souligné que la taxation de l’huile de palme ne pouvait être justifiée pour des raisons environnementales. Selon elle « L’huile de palme n’est pas ce monstre environnemental qu’on veut nous dépeindre" (La Tribune) et taxe même de "lobby environnemental" ceux qui osent défendre l'un des poumons de la Terre. Pour information, l'Institut Economique Molinari est un organisme de recherche et d'éducation qui se donne pour mission d'influencer les parlementaires, les journalistes et les faiseurs d'opinion dans le but de favoriser une politique économique libérale. À cette fin, l'institut organise des événements, publie des livres, écrit des articles et des éditoriaux.

Pour terminer, il est bon de souligner les mots de l'ancien Premier Ministre, en exercice à l'époque, Monsieur Ayrault: "dès l'année prochaine, il va y avoir une réglementation européenne qui rendra obligatoires les indications du nom des huiles utilisées". "L'huile de palme ne sera pas traitée à part, elle sera traitée comme toutes les autres huiles". À ce jour l'huile d'olive est taxée 40% de plus que l'huile de palme.

Lobby quand tu nous tiens...


Auteure : Laurence Duthu

vendredi 24 juin 2016

Peut-on résister ? Pourquoi résister ? Comment résister ?

Si vous vous intéressez aux trois questions suivantes, ce livre est pour vous : « Peut-on résister ? Pourquoi résister ? Comment résister ? ».

La civilisation industrielle est en train de détruire la Terre ; le nier, c’est subir la domination d’une idéologie dont l’ambition est d’annihiler le vivant ou de le réduire en esclavage. Ce recueil de discussions porte sur le changement de stratégie et de tactiques qui doit se produire si nous voulons construire une résistance efficace. Il y est question d’interposer nos corps et nos existences entre le système industriel et toute vie sur la planète. Il y est question de contre-attaque.

Dans ce premier volume vous trouverez des textes et discours de Vandana Shiva, Derrick Jensen, Stephanie McMillan, Lierre Keith et Aric McBay. Livre de poche, 148 pages. 10 euros.



samedi 4 juin 2016

Pourquoi le réchauffement climatique d'aujourd’hui a les racines dans le passé génocidaire de l’Indonésie

Les massacres de masse en 1965 vivent dans les émissions mondiales de CO2 provenant des incendies criminels de forêt - et par les violations des droits de l’homme dans le domaine de l’huile de palme. Il y a eu une grande préoccupation sur ce que le changement climatique aura comme conséquences sur les hommes et les droits de l’homme, mais peu d'attention sur la façon dont les violations des droits de l'homme affectent notre climat mondial.

Quelques 130.000 incendies de forêt en Indonésie assombrissaient le ciel sur une grande partie de l'Asie du Sud-Est l'été dernier et à l'automne, détruisant plus de 2 millions d'hectares de forêt tropicale vierge » Photo: Ulet Ifansasti / Getty
Il y a cinquante ans, l'Indonésie a connu un génocide. Les massacres peuvent être relativement inconnus, mais d'une manière terrible la destruction continue et nous menace tous. En 1965, l'armée indonésienne a organisé des escadrons de paramilitaires de la mort et ont exterminé entre 500.000 et 1 million de personnes qui avaient été identifiées comme des ennemis de la nouvelle dictature militaire du général Suharto. Aujourd'hui, les tueurs et leurs protégés sont de confortables figures bien établies dont l'impunité, le pouvoir politique et la capacité d'intimidation perdurent. Au cours de cette dernière année, la dictature qui a commencé avec le génocide est arrivée dans nos vies. Quelques 130.000 incendies de forêt en Indonésie assombrissaient le ciel sur une grande partie de l'Asie du Sud-Est l'été dernier et à l'automne, détruisant plus de 2 millions d’hectares de forêt tropicale vierge - une superficie plus grande que New Jersey ou le Pays de Galles. 

Les feux ont libérés plus de 1,75 milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, l'équivalent des émissions annuelles totales du Japon. Alors que les feux de l'an dernier ont été les pires enregistrés, les incendies sur une échelle similaire ont brûlé chaque année pendant près de 20 ans, se moquant des efforts de la lutte contre le réchauffement climatique. Les incendies sont causés par des sociétés indonésiennes et internationales pour brûler la forêt tropicale et de le remplacer par des plantations de palmiers à huile. L'huile de palme est l'huile les plus couramment utilisés dans le monde, et le marché a explosé avec la classe moyenne mondiale. Allumer des incendies est le meilleur moyen pour défricher des terres pour de nouvelles plantations de palmiers à huile.


Bien que l'Indonésie a des lois strictes visant à maintenir les feux en échec, les lois existent sur ​​papier seulement. Les entreprises travaillent à distance pour faire brûler la forêt parce qu'ils utilisent un partenariat avec les militaires - une institution qui, depuis le génocide, a commis des violations des droits de l'homme avec une régularité alarmante. Ces atrocités récurrentes gardent l'armée crainte de tous - et au-dessus de la loi. Depuis 1965, les entreprises multinationales ont collaboré avec les forces armées afin de saisir les terres et exploiter une main-d'œuvre pas cher, trop apeurée, pour exiger des conditions de travail sûres ou un salaire équitable. (Les terres sont également saisies pour d'autres utilisations illégales lucratives, souvent, principalement des concessions forestières et des mines, qui sont aussi destructeurs de l’environnement.) 

Et ainsi, ces militaires et ses partenaires corporatifs s’en sortent toujours grâce avec une corruption effroyable et crimes écologiques innommables. Depuis 50 ans, la capacité de terroriser a déterminé la répartition des richesses et du pouvoir. Alors que les producteurs d'huile de palme et leurs partenaires militaires profitent des incendies, le peuple de l'Indonésie paie un prix incalculable. L'enfer de l'année dernière, a touché, d'une incessante, écœurante fumée près de 43 millions d’humains (quid des autres êtes vivants). Un demi-million de personnes ont reçu des soins pour des maladies respiratoires, alors qu'une moyenne de 110 000 asiatiques du Sud-est meurent chaque année à la suite de ces incendies. Et les lignes sans fin de palmier à huile se propagent brutalement avec ses conditions de travail abusives - y compris le travail des enfants et d’empoisonnement par des herbicides et des pesticides mortels.

Pendant ce temps, la déforestation met en danger critique plus d'un tiers des mammifères de l'Indonésie. Et, selon Pep Canadell, directeur du Global Carbon Project, les incendies étaient "le point de basculement global" qui pousse le monde au-delà de 2 C° de réchauffement et nous glissent en zone de danger. Ceci est à la fois la pire catastrophe écologique de la planète et une catastrophe des droits humains - et nous sommes tous impliqués. Nous profitons de cette règle de la peur et la destruction des forêts en consommant beaucoup des produits d'exportations de l'Indonésie. L'huile de palme est utilisée dans de nombreux produits de beauté, des collations et des desserts de sociétés comme Starbucks, PepsiCo, McDonald, Pizza Domino, Unilever, et d'innombrables autres. Alors que quelques entreprises ont commencé à faire des progrès significatifs vers l'élimination de l'huile de palme de conflit de leurs produits, la plupart restent récalcitrantes - au détriment des Indonésiens et de notre écosystème mondial.

Les incendies et l'exploitation doivent être arrêtés, mais les institutions destinées à tenir les sociétés et les responsables militaires sont délibérément maintenus faibles. Ceux qui doivent contrôler le pays - les tribunaux, les fonctionnaires et les élus - sont souvent ceux-là mêmes qui encouragent, et tirent profit, conduisant le pays à la ruine.

Même le président Joko Widodo, qui a été élu pour ses pouvoirs réformistes, a été inefficace dans la maîtrise des corporations et militaires. Il n'a pas non plus tenu sa promesse de campagne pour punir les violations des droits de l'homme, y compris le génocide 1965. Il a refusé d'établir une commission de vérité, et encore moins envisager des poursuites contre les auteurs. Cela signifie que l'impunité reste la norme, et comme pour le prouver, le gouvernement indonésien a récemment annoncé que les incendies d’origine criminelle dans les forêts tropicales ont de nouveau recommencé - et brûlent aujourd'hui.

Déchargement des noix du palmier à huile à Sumatra. L'année dernière, «un demi-million de personnes ont reçu des soins pour des maladies respiratoires, alors qu'une moyenne de 110.000 asiatiques du Sud-Est meurent chaque année suite à ces incendies ». Photo: Antara Foto / Reuters
Pourtant, il y a eu quelques notes de changement. La diffusion de mes films « The Act of Killing » (L’Acte de Tuer, 2013) et « The Look of Silence » (Le Regard du Silence , 2015) en Indonésie a stimulé une discussion national sur le génocide et les conséquences de l'impunité. Selon le commentateur culturel indonésien Ayu Ratih, « les milliers de projections à travers le pays ont été, pour la jeune génération, un rite de passage, une initiation à l'âge adulte qui les fait se sentir plus mature, socialement et politiquement ».

Cette jeune génération n’acceptera plus le silence et l’inaction, et récemment, nous avons vu monter la pression publique sur le gouvernement. Ce mois-ci des responsables indonésiens convoqués, pour la première fois, à un colloque pour examiner les meurtres perpétrés. Les membres du cabinet du président Widodo, le procureur général de l'Indonésie, chef de la police, et le ministre de la Justice ont assisté à la conférence - comme l'ont fait des militants d'ONG, d'anciens chefs militaires, les survivants et les familles des personnes tuées. Alors qu'il s’agit d’un rassemblement sans précédent, cela reste une bien maigre étape pour mettre fin à la dictature capitaliste qui a commencé en 1965. Le gouvernement a refusé de présenter des excuses, et aucune mesure n'a été prise vers une véritable reddition de comptes.

Le mouvement de l'Indonésie contre l'impunité a une longue lutte à venir. Notre survie en tant qu'espèce peut dépendre de son succès.



D'après la traduction de Perrine Odier 

mercredi 18 mai 2016

"La principale cause des incendies de forêt est la cupidité", dit le chercheur Herry Purnomo

Comment la cupidité humaine détruit de vastes étendues de forêt tropicale surnommée "les poumons de la terre" poussant l'orang-outan de Sumatra un pas de plus vers l'extinction. La zone du Leuser Ecosystem, à Sumatra, est détruite par les plantations de palmiers à huile, la déforestation et les feux de forêt. En conséquence, les orangs-outans de Sumatra en voie d'extinction sont poussés encore plus vers l'extinction. Les tentatives du président indonésien pour réprimer l'industrie ont été accueillies avec scepticisme par les militants.

L'orang-outan orphelin est assis pendant que le vétérinaire écoute son rythme cardiaque - se déplaçant à peine, ébouriffé, apparemment sur le point de mourir.
Mais il a de la chance : il a été sauvé. Sa mère n'a pas été aussi chanceuse, devenant une autre victime de la cupidité détruisant lentement de vastes étendues de forêt tropicale connues comme « les poumons de la terre». Parce qu'il y a beaucoup d'argent à faire ici dans l'écosystème la zone du Leuser Ecosystem, dans le parc national de Gunung Leuser, Sumatra - mais seulement si vous coupez les arbres et détruisez un habitat.

Le plus grand coupable au cours des dernières années est l'industrie de l'huile de palme, dont les plantations empiètent sur la forêt à cause de son fruit - utilisé pour tout allant des biscuits aux shampooings - dont la demande ne cesse de croître.
Ajouté à cela les incendies de forêt qui se répandent à travers les arbres chaque année pendant la saison sèche en raison du consentement "couper et brûler illégalement". Cette combinaison de déforestation, incendies de forêt et production d'huile de palme sur la zone du Leuser Ecosystem - classée comme forêt tropicale en danger par l' UNESCO - a signifié au orang-outan de Sumatra déjà en danger critique est maintenant encore plus proche de l'extinction.

Durant les années 1990, on a évalué que la forêt était détruite si rapidement que l'habitat de 1000 orangs-outans disparaissait chaque année.
Le photographe Sutanta Aditya, qui a passé du temps à photographier les forêts tropicales, les plantations et la faune sauvage pour mettre en évidence la question, a déclaré: «Selon l'UICN, au cours des 75 dernières années , la population des orangs-outans de Sumatra a diminué de 80 pour cent." De plus, les plantations d'huile de palme qui opèrent dans la zone centrale du parc national ont résulté au fait que l'Indonésie produit plus de gaz à effet de serre que les Etats-Unis et la Chine, sur la base de facteurs tels que la dégradation des tourbières, les incendies de forêt et la déforestation. Le photographe a ajouté: « les émissions de CO2 , même si un feu de forêt en 2015 a totalisé 1.700 millions de tonnes, dépassent les émissions de CO2 des États-Unis.»

Photo : Bjorn Vaughn, lors du smog de l'automne 2015
Il y a aussi des problèmes avec la sécheresse et les fermiers locaux qui espèrent poursuivre leur activité agricole dans la région, malgré les effets de l'industrie de l'huile de palme.
Cependant, il peut y avoir un espoir à l'horizon : l'Indonésie pousse à interdire les nouvelles opérations d'huile de palme après le brouillard des feux de forêt de l'année dernière en partie imputée à l'expansion de l'industrie.

Le Président Joko Widodo a proposé une halte sur l'octroi de nouvelles terres pour les plantations d'huile de palme par le premier producteur au monde de l'huile végétale comestible - une proposition qui vise à réduire la destruction de l' environnement causée par l'industrie et l'arrêt des flambées de brouillard annuelles. Dans un communiqué, il a dit que «les concessions d'huile de palme disponibles pour le moment sont déjà suffisantes» et a exhorté les producteurs à se concentrer sur l' utilisation de meilleures semences pour augmenter leurs rendements. Mais l'association indonésienne du palmier à huile a averti que l'interdiction pourrait endommager l'un des piliers de la plus grande économie de l'Asie du Sud-Est qui supporte 24 millions d'emplois, directement ou indirectement.

« L'huile de palme est un secteur stratégique qui a contribué à 19 milliards de dollars d'exportations en 2015», a déclaré Tofan Madji, un porte-parole du groupe, qui représente quelque 650 entreprises. » «Elle contribue à la croissance économique, en particulier dans les zones reculées. »


Les militants se sont montrés prudents à propos de la proposition, avec Greenpeace Indonésie avertissant que cela ne sera pas efficace à moins que le gouvernement présente une règlementation sévère, plutôt que de simplement une «instruction présidentielle» plus faible.

Kiki Taufik, militant forêt Greenpeace Indonésie, a également averti des problèmes de mise en œuvre que les différentes parties du gouvernement auront besoin de travailler ensemble pour une interdiction en douceur d'opérer. « Ceci est probablement l'une des parties les plus difficiles. Le manque de coordination entre les responsables est commun et il conduit souvent à une mauvaise application de la réglementation», a déclaré Taufik.

Un moratoire sur les nouveaux permis d'exploitation forestière sur les forêts primaires et les tourbières - définies comme des zones non enregistrées dans l' histoire récente - a été mis en place depuis 2011, mais les militants disent que c'est quelque chose qui a parfois été ignoré lorsque les gouverneurs locaux accordent des concessions.

Photo : David Gilbert pendant le smog de l'automne 2015
Le plan de l'huile de palme fait suite à une interdiction de 2015 d'un nouveau développement sur toutes les tourbières après que des pans entiers de tourbe riche en carbone ont été drainés pour une utilisation comme plantations au cours des dernières années, créant de zones hautement inflammables. Le gouvernement a également promis de sanctionner plus de 50 entreprises accusées sur les incendies de forêt de l’année dernière. Mais il a subi un revers en décembre quand un tribunal a rejeté une action en justice de 565 millions de dollars contre une compagnie de pâtes et papiers accusés de ne pas avoir empêché les flammes. 

Certains croient que peu peut être fait pour arrêter les feux annuels quand il y a encore de l'argent à se faire grâce à l'huile de palme. «La principale cause des incendies de forêt est la cupidité, dit Herry Purnomo, chercheur au centre pour la recherche forestière internationale basé en Indonésie.» «Tant que les gens veulent un retour rapide, de l'argent rapide, la forêt continuera de brûler.»


D'après la traduction de Laurence Duthu du Dailymail.com

dimanche 24 avril 2016

Les Droits de l'Homme face à l'huile de palme industrielle.

Commission Africaine des Droits de l'Homme, les questions sur la déclaration de harcèlement judiciaire sur la personne Nasako Besingi :

Le rapporteur spécial sur les défenseurs des Droits de l'Homme de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Droits des Peuples, Reine Alapini Gansou, exprime sa préoccupation concernant les allégations de harcèlement judiciaire et intimidation envers Nasako Besingi. M. Besingi, Directeur de la Lutte pour l'Avenir de l'Environnement ( Struggle to Economize Future Environment (SEFE),ONG basée dans le village de Mudemba, au Cameroun, qui défend les droits fonciers des communautés locales face à l'expansion des plantations de palmiers à huile.

Le 21 janvier 2016, Nasako Besingi a été accusé de rassemblement illégal et d'organisation et incitation à une manifestation. Les mêmes sources indiquent que les accusations sont fondées sur des accusations portées contre M. Besingi par Heracles farms en novembre 2014, à la suite d'une manifestation à laquelle les t-shirts ont été distribués avec la phrase " Pas de plantations sur nos terres ; Heracles dehors !". Selon les informations que nous avons reçu, ce n'est pas la première fois que M. Besingi a été pris pour cible à cause de son travail en tant que défenseur des Droits de l'Homme. Le 3 novembre 2015, il a été condamné sur de fausses accusations [condamné pour des faits qu’il n’aurait pas reconnus]. Le rapporteur spécial des Droits de l'Homme se dit profondément troublé par cette situation.

Nasako Besingi
Il demande donc au gouvernement de la République du Cameroun de remplir ses obligations et de promouvoir et protéger les Droits des défenseurs des Droits de l'Homme, conformément à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples et d'autres droits régionaux et instruments juridiques internationaux, notamment l'organisation des Nations Unies avec la Déclaration sur les Défenseurs des Droits de l'Homme, la Déclaration de Grande Baie et la Déclaration de Kigali. Le rapporteur spécial invite donc le gouvernement camerounais de faire tous les efforts pour garantir la justice pour Nasako Besingi, de protéger sa sécurité physique et psychologique et de veiller à ce que tous les défenseurs des Droits de l'Homme au Cameroun sont en mesure de mener à bien leurs activités légitimes pour promouvoir et défendre les Droits de l'Homme sans la peur de représailles et exempt de toutes les restrictions.

Banjul, 1 avril 2016
ReineAlapini-Gansou
Rapporteur spécial sur les Défenseurs des Droits de l'Homme de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Droits des Peuples

samedi 30 janvier 2016

GAIA et l'huile de palme

La société belge GAIA, active dans la protection animale, commercialise toujours et ce depuis des années, le Faux Gras alternative au foie gras (qui en soit est une bonne chose) contenant de l'huile de palmiste (provenant de l'amande de la noix de palme).
L'association L'Huile de Palme : NON ! a écrit fin 2014 à GAIA, via une lettre en recommandée, pour connaître leur fournisseur colombien d'huile de palmiste car à part le pays de provenance, GAIA ne donne jamais plus d'informations à chaque fois qu'elle est interrogée sur ce point.

La réponse reçue par lettre n'a rien apporté de plus, GAIA refusant toujours de dévoiler le nom de leur fournisseur qui, d'après elle, change selon l'évolution du marché. Cette lettre s'est révélée également menaçante envers l'association L'Huile de Palme : NON ! en nous invitant à cesser nos "démarches de dénigrement public".
En fait, il n'a pas fallu aller chercher très loin la réponse tant attendue du nom du fournisseur. Elle a été donnée par Tartex, société qui produit le Faux Gras pour GAIA. Tartex a révélé qu'il s'agissait de Daabon, empire colombien politico-mafieux qui n'hésite pas à recourir aux paramilitaires pour exproprier les petits paysans de leurs terres afin de convertir ces dernières en monocultures de palmiers à huile "bio" !

Suite à cette révélation, l'association a une nouvelle fois écrit par lettre à GAIA (photos jointes) apportant la preuve que c'est bien la société Daabon qui produit cette huile de palmiste nocive pour l'environnement, les populations autochtones et la santé.
A ce jour, aucune retour ne nous est parvenu de GAIA…

Si vous souhaitez leur faire part de votre mécontentement et que GAIA abandonne une bonne fois pour toute cette huile de palmiste, n'hésitez pas à vous rentre sur leur page Facebook.

Une pétition est également toujours en cours (n'oubliez pas de confirmer votre signature via le mail envoyé par Mes Opinions sur votre boite mail).




mercredi 13 janvier 2016

Une bonne année 2016 à vous avec Ferrero

Comme l'année dernière Frédéric Thil, patron de Ferrero France, vous souhaite une bonne année à sa manière certes.
Pour lui et tous ses copains de l'huile de palme, ce sera encore une bonne année de déforestation et de profit !
Rassurez-vous ça ne va pas durer encore longtemps, il n'y aura plus de forêt ! Si vous pensez encore que l'huile de palme durable existe, voici un article "Huile de palme "durable" : un outil de greenwashing pour berner le consommateur".

Bonne Chance à tous pour 2016!